Kampala durcit le système d’accueil des réfugiés burundais

Kampala durcit le système d’accueil des réfugiés burundais

Des Burundais qui fuient leur pays continuent de demander asile en Ouganda. Ils disent prendre le large à cause des signes d’insécurité Imminents. Cependant, ils sont confrontés à un système d’enregistrement devenu très compliqué dans leur pays d’accueil, l’Ouganda. (SOS Médias Burundi)

Depuis un certain temps, le gouvernement Ougandais via le Bureau du premier ministre en charge des réfugiés a suspendu l’obtention du statut de réfugié ainsi que l’enregistrement biométrique pour des demandeurs d’asile. Les plus visés sont des réfugiés urbains. Ils reçoivent seulement des papiers de demandeurs d’asile alors qu’avant, chaque personne qui se déclarait comme réfugié avait automatiquement droit à un rendez-vous pour expliquer le motif de son exil avant de bénéficier du statut de réfugié et d’une carte pour réfugié.

Des conséquences sont lourdes. Avec ce papier de demandeur d’asile, les Burundais ne peuvent pas acheter des cartes SIM pour avoir des numéros de téléphone individuels dans des compagnies de téléphonie mobile. À côté de cela, ils ne sont pas également pas autorisés d’ouvrir des comptes bancaires ni recevoir de l’argent via Western Union. Plusieurs autres services administratifs leur sont aussi reniés.

Un jeune homme de 28 ans qui vient de passer quelques jours en Ouganda n’en revient pas. » Nous sommes bloqués ici à Kampala. C’est comme si nous étions des prisonniers. J’estime que c’est une façon de décourager les Burundais qui veulent s’exiler en Ouganda,  » dit-il.

Un autre réfugié qui a fui en 2015 témoigne que la situation a complètement changé.

« Depuis 2015, les procédures d’obtention du statut de réfugié étaient trop simplifiées pour les Burundais. Il fallait deux ou trois semaines pour avoir les documents attestant que l’on est réfugié », assure-t-il.

Plusieurs Burundais disent avoir passé entre six mois et deux ans sans avoir le statut de réfugié.

Depuis 2017, la communauté des réfugiés burundais en Ouganda critique ce système qui peut prendre plusieurs mois avec possibilité de rejet de demande. Elle avait même dénoncé la décision du cabinet du premier ministre dans une correspondance adressée au secrétaire général des Nations Unies en déplacement à Kampala dans un sommet international pour les réfugiés.

Dans son rapport de mai dernier, le HCR a demandé aux pays de la sous-région de continuer à accueillir les réfugiés burundais, soulignant des craintes sur l’augmentation des flux des fuites à l’approche des élections de 2020.

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