Human Right Watch condamne l’emprisonnement des  journalistes du Groupe de Presse Iwacu et leur chauffeur arrêtés pendant un reportage

Human Right Watch condamne l’emprisonnement des journalistes du Groupe de Presse Iwacu et leur chauffeur arrêtés pendant un reportage

Les pressions sur la liberté d’expression s’accentuent à l’approche des élections. Selon HWR  les autorités du Burundi devraient libérer immédiatement et sans condition quatre journalistes et leur chauffeur arrêtés le 22 Octobre 2019, alors qu’ils étaient en reportage pour le journal Iwacu dans la province de Bubanza. (SOS Médias Burundi)

L’organisation internationale HWR (Human Right Watch) qui milite pour la défense des droits de l’homme trouve plutôt que  les autorités burundaises devraient inverser la tendance actuelle de répression contre la liberté de la presse et, dans un premier temps, libérer sans attendre, ces journalistes et leur chauffeur arrêtés alors qu’ils faisaient leur travail.

Selon HWR, il est très préoccupant de constater que le gouvernement continue sa répression des médias et empêche les journalistes de faire leur travail à l’approche des élections de 2020.

Depuis le 22 Octobre dernier, les réseaux sociaux et plusieurs organes de presse en exil ont partagé des informations faisant état d’affrontements non loin  de la réserve naturelle de la Kibira. Pour s’enquérir de la situation, le Groupe de Presse Iwacu a dépêché une équipe de reporters dans la province de Bubanza, où ils seront arrêtés et mis sous les verrous.

Le groupe rebelle RED-Tabara (Mouvement de la Résistance pour un État de droit au Burundi), créé en 2016 et qui opère en République démocratique du Congo, a revendiqué la responsabilité de cette attaque sur Twitter.

Les quatre journalistes  Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Egide Harerimana, Térence Mpozenzi et leur chauffeur arrêtés à Musigati sont actuellement détenus à la prison cantrale de Bubanza depuis ce Samedi.

Le 23 Octobre, ils ont été interrogés par un Officier de Police Judiciaire au poste de police en présence de leur avocat.

Pour HRW, les pressions exercées par le gouvernement sur les médias se sont récemment accrues. Le Conseil National de la Communication (CNC) a suspendu la Voice of America (VOA) en Mai 2018 et a reconduit cette suspension en Mars. Le même mois, le CNC  a  retiré la licence d’exploitation de la British Broadcasting Corporation (BBC), qui a fermé ses bureaux au Burundi au mois de Juillet.

HRW trouve ces mesures  draconiennes et  qu’elles font partie d’une série de tentatives du gouvernement visant à empêcher le reste du monde de constater les graves violations des droits humains qui ont lieu au Burundi.

Les suspensions de la BBC et de la VOA ont été décidées quelques semaines avant la tenue d’un référendum constitutionnel controversé en 2018. Elles interdisaient aussi à tout journaliste burundais de « fournir directement ou indirectement des informations pouvant être diffusées » par la BBC ou la VOA.

Quelques semaines plus tôt, le CNC avait suspendu la rubrique de commentaires en ligne d’Iwacu. Human Rights Watch avait alors constaté que les services de sécurité burundais et des membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir avaient tué, violé, enlevé, battu et intimidé plusieurs opposants présumés au cours des mois qui ont précédé le référendum.

 HRW rappelle que Jean Bigirimana, journaliste à Iwacu, est porté disparu depuis Juillet 2016. Des informations non confirmées ont indiqué que des membres des services de renseignements avaient arrêté Bigirimana à Bugarama (Province de Muramvya, centre du pays).

De nombreux autres journalistes sont actuellement en exil depuis la crise de 2015 qui a poussé des centaines de milliers de burundais à fuir le pays.

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