Presse : un nombre record de journalistes emprisonnés selon CPJ

Presse : un nombre record de journalistes emprisonnés selon CPJ

Ce mardi, le Comité pour la Protection des Journalistes a sorti un rapport sur des cas d’emprisonnement des journalistes dans le monde entier. Jusqu’au premier décembre, 274 journalistes étaient emprisonnés dans le monde entier. En Afrique subsaharienne, l’Érythrée vient en tête avec 16 journalistes sous les verrous, suivis du Cameroun (8), de l’Éthiopie (7), du Rwanda (5), du Burundi (4) du Mali et du Sud Soudan (2) et de l’Ouganda (1). L’organisation basée à New-York demande au président élu des États-Unis de rétablir le leadership de ce continent en matière de liberté de la presse à l’échelle mondiale. (SOS Médias Burundi)

La période couverte par le rapport est comprise entre le premier janvier et le premier décembre. Selon CPJ, la majorité des journalistes emprisonnés dans le monde le sont pour leur travail en 2020 alors que les nations autoritaires ont arrêté de nombreux journalistes couvrant le COVID-19 ou l’instabilité politique. Cette année, l’organisation a recensé 274 cas dans le monde entier dont 45 en Afrique subsaharienne seulement.

Dans cette partie de l’Afrique, l’Érythrée bat le record avec 16 journalistes emprisonnés, suivi par le Cameroun, l’Éthiopie, le Rwanda, le Burundi, le Mali et le Sud Soudan ainsi que l’Ouganda avec respectivement 8,7,5,4,2 et 1 journalistes en détention.

Le nombre de journalistes emprisonnés cette année bat le record comparativement aux années antérieures avec par exemple 2016 qui avait été l’année la plus dure du passé avec 272 professionnels de médias qui étaient derrière les barreaux.

Selon CPJ, la Chine a arrêté plusieurs journalistes suite à leur couverture de la pandémie, devenant ainsi le pire geôlier au monde pour la deuxième année consécutive.
Ce pays est suivi par la Turquie, qui « continue de juger des journalistes en liberté conditionnelle et d’en arrêter de nouveaux », l’Égypte qui « n’a pas ménagé ses efforts pour maintenir en détention des journalistes n’ayant été reconnus coupables d’aucun crime » et par l’Arabie Saoudite.

Parmi les pays dans lesquels le nombre de journalistes emprisonnés a augmenté de manière significative se trouvent la Biélorussie, où des manifestations de masse ont eu lieu suite à la réélection contestée du président de longue date et l’Éthiopie, où les troubles politiques ont dégénéré en conflit armé. C’est la cinquième année consécutive que les gouvernements répressifs emprisonnent au moins 250 journalistes.

L’une des plus grandes organisations de défense de droits des journalistes au monde trouve que l’absence de leadership mondial sur les valeurs démocratiques – notamment des États-Unis, où le président Donald Trump n’a cessé de dénigrer la presse et s’est rapproché de dictateurs comme le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi – a contribué à perpétuer la crise.

« Alors que les régimes autoritaires se sont appuyés sur la rhétorique des « fausses nouvelles » de Trump pour justifier leurs actions – notamment en Égypte – le nombre de journalistes emprisonnés suite à des accusations de publication de « fausses nouvelles » n’a cessé d’augmenter.
Cette année, 34 journalistes ont été emprisonnés pour « fausses nouvelles » contre 31 l’an dernier, détaille-t-elle. CPJ regrette également que deux reporters sont morts dans la prison.

« Les gouvernements ont retardé les essais, limité les visiteurs et ignoré le risque accru pour la santé en prison, et au moins deux journalistes sont morts après avoir contracté la maladie en détention », peut-on lire dans son rapport.

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Photo : les quatre journalistes du groupe de presse Iwacu totalisent plus d’une année de détention

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