RDC-Ituri : plus de 80 personnes tuées et d’autres kidnappées lors d’une série d’attaques des miliciens CODECO en territoire de Djugu

RDC-Ituri : plus de 80 personnes tuées et d’autres kidnappées lors d’une série d’attaques des miliciens CODECO en territoire de Djugu

Au total 82 personnes ont été tuées, 87 autres portées disparues lors d’une série d’attaques menées par les miliciens de la Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO) en territoire de Djugu, en province de l’Ituri à l’est de la République Démocratique du Congo. Ce sont les chiffres fournis par Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile de l’Ituri qui indique que ce bilan a été enregistré du 16 au 21 novembre dernier. (SOS Médias Burundi)

L’activiste a dressé le bilan lors d’un point de presse qu’il a animé dans la capitale congolaise Kinshasa. Outre les dégâts humains, il affirme que plusieurs maisons, boutiques et un centre de santé sont partis en fumées. « 82 civils ont été tués par des miliciens de la CODECO, 87 autres sont pris en otage. À part ce bilan humain, 30 maisons, 14 boutiques et un centre de santé ont été incendiés », a précisé le responsable de la société civile en Ituri lors d’un point de presse à Kinshasa ce mercredi.

Toujours en Ituri, au moins 48 civils qui avaient été enlevés par des combattant ADF (Forces Démocratiques Alliées) au début du mois ont été relâchés par leurs ravisseurs ce matin.
Au moment des faits le 5 novembre, ces personnes étaient tombées dans une embuscade au niveau du village Luna-Kabrike. Elles étaient dans un convoi qui partait à Beni,Butembo et Goma (province vosine du Nord-Kivu).

Depuis le 6 mai dernier, les deux provinces de l’est de la RDC sont soumises à un état de siège. Le président Félix Tshisekedi l’a décrété pour mettre fin à l’insécurité qui y sévit depuis plus de deux décennies, causée par des groupes armés locaux et étrangers dont les ADF se trouvant sur la liste des groupes terroristes des États-Unis.

Depuis, les autorités et les juridictions civiles ont été remplacées par celles militaires. L’état de siège a été prolongé pour la douzième fois récemment. Mais plusieurs observateurs locaux et régionaux, des groupes de pression et des des élus des deux circonscriptions estiment que « la mesure n’a rien changé sur le terrain ».


Ils exigent plutôt le déploiement d’une unité spéciale pour faire face aux menaces des mouvements rebelles qui bénéficient des fois d’une complicité des responsables militaires dans la région.

Une femme se trouvant parmi les otages libérés allaite son enfant

Les responsables des renseignements militaires de la sous-région ont dernièrement affirmé être préoccupés par les exactions commises par les groupes rebelles installés à l’est de la RDC, indiquant qu’un organe commun d’échange d’informations a été créé pour faire face à la situation.

Le secrétaire adjoint de l’ONU aux opérations de maintien de paix a aussi fait part de ces « préoccupations » lors d’une récente visite dans la région des Grands-Lacs d’Afrique. Il a demandé aux pays voisins de la RDC dont le Burundi de s’impliquer davantage pour éradiquer les groupes armés basés dans l’est de la RDC.

Plusieurs milliers d’habitants continuent de se déplacer pour aller se mettre à l’abri dans des zones jugées plus sécurisées sur le territoire congolais au moment où d’autres fuient vers les pays limitrophes et de la région de l’Afrique de l’est.

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Photo : des femmes et enfants figurant parmi les otages libérés par des rebelles ADF

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