Burundi- Presse : le groupe de presse Iwacu de plus en plus intimidé

Burundi- Presse : le groupe de presse Iwacu de plus en plus intimidé

Trois reporters du groupe de presse Iwacu ont été brièvement retenus à l’aéroport de Bujumbura ce jeudi. Ils étaient en plein reportage. Les trois reporters d’Iwacu Alain Majesté Barenga, Chimène Manirakiza et Fabrice Nzohabonayo ont été interpellés à 11h 45. (SOS Médias Burundi)

Ils allaient commencer une interview avec Térence Mushano, secrétaire exécutif de l’association AC-Génocide Cirimoso quand ils ont été arrêtés.

L’homme est aussi membre du syndicat des travailleurs de la SOBUGEA( Société Burundaise de Gestion des Entrepôts et d’Assistance des Avions en Escale).

Nos confrères voulaient s’entretenir avec lui sur la commémoration des massacres de 1995 des étudiants Hutus à l’Université du Burundi. La commémoration a lieu tous les 11 juin de chaque année.
« Au moment où les journalistes allaient commencer l’interview, un policier est intervenu. Il a appelé d’autres policiers, un directeur de l’aviation et le responsable des renseignements à l’aéroport. Les journalistes ont été conduits en même temps que Mushano dans une salle d’attente », raconte notre source.

Le matériel des trois reporters ont été saisis ainsi que leur téléphone.
Ils ont également été fouillés.

Selon nos confrères, ils ont été entendus par un officier de police judiciaire. « Nous et Mushano avons été interrogés par un OPJ mais séparément. L’interrogatoire pour nous portait sur la raison de notre déplacement à l’aéroport », a indiqué l’un d’entre eux qui affirme qu’ils ont été relâchés vers 15h 30.

Pretexte?

Après une longue discussion des responsables aéroportuaires et des coups de téléphone reçus de la part de certaines hautes autorités, selon une source policière, nos collègues ont été libérés après avoir signé un procès verbal.
Leurs badges et matériel leur ont été restitués. Mais leur interviewé n’as eu cette chance.
Il est resté dans les mains de la police. Il lui a été reproché d’avoir « induit en erreur des journalistes en les invitant dans les enceintes de l’aéroport ».
Selon des sources à l’aéroport de Bujumbura, M. Mushano a été à maintes reprises dans le collimateur des autorités de l’aviation civile pour avoir dénoncé  » la malversation des fonds de la SOBUGEA dont il est membre du conseil d’administration ».

Reporters Sans Frontières a dénoncé « un acte d’intimidation » tout en rappelant que quatre autres journalistes du groupe de presse Iwacu croupissent toujours en prison depuis neuf mois.

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Photo:Iwacu rend hommage à Jean Bigirimana, le 25 août 2016

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