Affaire-Bunyoni : le commandant de la Brigade anti émeute remplacé

Affaire-Bunyoni : le commandant de la Brigade anti émeute remplacé

C’est le ministre en charge des affaires intérieures et de la sécurité qui a pris la décision. Le colonel de police Désiré Uwamahoro qui était à la tête de la controversée brigade anti émeute (BAE) a été remplacé par un autre colonel. Jonathan Sindayihebura était affecté jusqu’à ce lundi 24 avril à l’API (Appui à la protection des institutions). (SOS Médias Burundi)

Le colonel de police Désiré Uwamahoro est locataire de la prison centrale de Murembwe en province de Rumonge (sud-ouest du Burundi) depuis le 21 avril dernier.

Il y a été transféré après une semaine de détention dans un cachot du SNR (Service national de renseignements) dans la capitale économique Bujumbura. L’officier est poursuivi dans l’affaire Bunyoni, disent nos sources.

« Le président avait ordonné que la garde soit retirée à l’ancien premier ministre après sa destitution. De retour de sa visite aux États-Unis, il a constaté que ses ordres n’avaient pas été suivis complètement. Il s’est même emporté contre le premier ministre dans une réunion au palais. Quand ses désirs ont été exécutés, Désiré Uwamahoro s’est arrangé bien sûr en accord avec d’autres officiers hauts placés de la police pour affecter beaucoup de policiers sur une position se trouvant non loin de la résidence de Bunyoni (sud de Bujumbura). Au fait, ils étaient chargés de veiller sur la sécurité de Bunyoni mais avec une mission officielle de sécuriser la zone », disent des sources proches du dossier.

Le colonel Uwamahoro vient d’être remplacé au poste de commandant de la Brigade anti émeute. En novembre 2016, il avait été destitué suite à une affaire de vente illicite d’or avant d’être réintégré et décoré par l’ancien président Pierre Nkurunziza.

Lui et sa Brigade sont soupçonnés d’avoir commis plusieurs bavures et violations graves des droits humains dans les quartiers qui ont manifesté contre un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza en 2015 et dans les années qui ont suivi dans la ville commerciale Bujumbura notamment et dans certaines localités de la province de Bujumbura.

Une ordonnance du ministre en charge des affaires intérieures et de la sécurité nommant son successeur au poste de commandant de la Brigade anti émeute est parvenue à SOS Médias Burundi ce mardi matin. Des sources à la direction générale de la police l’ont confirmée.

Le colonel de police Désiré Uwamahoro et son remplaçant sont issus de deux anciennes factions rebelles Hutus du CNDD, la racine du CNDD-FDD, le parti au pouvoir aujourd’hui depuis 2005 grâce à l’accord d’Arusha (Tanzanie ) de paix et de réconciliation d’août 2000.

La BAE est l’une des unités spécialisées de la PNB (Police nationale du Burundi). Cette unité d’élite est composée des fidèles du pouvoir qui ont été choisis précautionneusement pour mater la contestation du printemps 2015 contre un autre mandat de feu président Pierre Nkurunziza. Elle a été créée cette année là.

Selon la loi burundaise, il devrait être jugé par une cour d’appel, en tant qu’officier supérieur. Dans son cas, ça doit être celle de Mukaza (centre de la capitale économique Bujumbura) où son unité est basée.

S’il passe six mois en détention, il sera révoqué automatiquement de la PNB, selol la loi en vigueur dans la petite nation de l’Afrique de l’est.

Jusqu’à présent, les crimes qui lui sont reprochés n’ont pas encore été dévoilés par la justice burundaise.

Mais mercredi dernier, le ministre burundais en charge des affaires intérieures et de la sécurité a dit aux journalistes que « […] pour Désiré Uwamahoro, il est poursuivi par le parquet général de la République ». Martin Niteretse s’est refusé de donner plusieurs détails sur cette affaire.

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Photo : le colonel Désiré Uwamahoro relevé de ses fonctions de commandant de la Brigade anti émeute

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