Bubanza : la chasse aux opposants s’intensifie après la visite du secrétaire général du parti présidentiel

Depuis lundi, trois membres du CNL (Congrès national pour la liberté) ont été arrêtés par la police et le service des renseignements de Bubanza ouest du Burundi). Selon des sources locales, ces interpellations surviennent après la visite du secrétaire général du CNDD-FDD, Révérien Ndikuriyo, qui aurait demandé à ses militants de faire la chasse « aux éléments gênants ». (SOS Médias Burundi)

Il s’agit de Jean Marie Ndayishimiye de la colline Gicuba en commune de Mpanda et de Vianney Hakizimana du village 6 en commune de Gihanga qui sont détenus au commissariat provincial de police à Bubanza .

Jean Marie Ndayishimiye est le représentant des jeunes du parti CNL sur cette colline.

Le troisième est Samson Ntuyahaga de la colline de Gifugwe. Il est détenu par le service des renseignements à Bubanza.

Selon une source proche de la police à Bubanza, les trois hommes sont détenus dans des conditions exécrables.

« Ils sont ligotés jambes et mains et subissent des tortures et n’ont pas droit à la visite », explique notre source.

Cette information est confirmée par le représentant du CNL en province de Bubanza. Il précise par ailleurs que d’autres membres du CNL ont fui leur ménage parce qu’ils sont recherchés par les services de sécurité.

« Elias du village 6, Tiger et Fabrice de la colline de Gicuba en commune de Mpanda sont recherchés. Ils ne dorment plus chez eux », dit-il.

Et de charger « A l’origine, Révérien Ndikuriyo aurait ordonné au représentant provincial du CNDD-FDD d’éliminer les éléments gênants[….] ».

Les trois hommes en détention seraient soupçonnés de collaborer avec le mouvement rebelle « Red Tabara » basé dans la province du Sud-Kivu, à la l’est de la RDC et frontalière avec la province de Bubanza.

D’autres militants du CNL sont harcelés pour accepter d’adhérer au CNDD-FDD , a-t-on appris de sources locales.

Des Imbonerakure, membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir collaborent avec la police pour arrêter des militants du CNL, selon une source au sein de cette première formation politique d’opposition.

« Le secrétaire du CNDD-FDD dans la zone de Bubanza s’acharne sur Patric Nduwimana alias Mandela, qui habite le quartier dit Mugongo au chef-lieu de province. Son téléphone a été confisqué et il est menacé s’il ne quitte pas le CNL », déplorent des témoins.

Le représentant local du parti CNL demande que le harcèlement des opposants cesse.

« S’il y’a des gens qui sont poursuivis, il faut que la justice prouve leurs fautes, et que les innocents soient libérés ». Alexis Manirakiza pointe du doigt le parti au pouvoir qui passe par des Imbonerakure et l’administration pour contraindre les militants CNL à adhérer au CNDD-FDD.

Il exige la libération immédiate et sans condition des militants de son parti.

Les représentants du parti présidentiel n’étaient pas disponibles pour réagir à ces allégations.

__________________

Photo d’illustration : des militants du CNL dans un rassemblement