Rwanda : près de 250 militaires dont des officiers supérieurs renvoyés de l’armée nationale

Rwanda : près de 250 militaires dont des officiers supérieurs renvoyés de l’armée nationale

Les raisons de ces licenciements ne sont pas encore communiquées. Dans l’entre-temps, un ancien chef rebelle FDLR est nommé ministre de la défense nationale et l’état-major est confié à un nouveau patron, un général aguerri de plus de 30 ans d’expérience. (SOS Médias Burundi)
 
La nouvelle est tombée tard dans la nuit de ce mardi. L’armée annonce que le commandant suprême et président de la République a révoqué et renvoyé de l’armée nationale 244 militaires dont deux grands officiers supérieurs,le général major Aloys Muganga et le général de brigade Francis Mutiganda.
 
Le communiqué de l’armée souligne que les licenciements, révocations et résiliations des contrats de services de ces militaires prennent effet immédiat. Les raisons de ces grandes révocations, d’ailleurs historiques, ne sont pas encore communiquées.
 
Une source militaire affirme que de telles décisions sont généralement prises pour des cas d’indiscipline notoire, de manquements graves à des missions, d’irresponsabilité ou encore après une période de détention ou d’emprisonnement pour des crimes de droit pénal.
 
Il n’est pas non plus précisé qu’il y aura des poursuites judiciaires après ces décisions au sein de l’armée rwandaise.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs analystes craignent “une fissure ou des complots au sein de l’armée”, le dossier de la crise à l’Est de la RDC ne reflétant pas aussi l’unanimité.
 
Deux jours avant, Juvénal Marizamunda, un nom qui est très connu dans l’armée d’avant le génocide, dans les forêts du Congo comme chef rebelle mais aussi dans l’armée qui a libéré le pays après le génocide commis contre les Tutsi en 1994 avait été nommé comme ministre de la défense.
 
Juvénal Marizamunda, a été souvent donné comme un bon exemple d’officier qui a fui avec le régime déchu de Juvénal Habyarimana en 1994 mais qui est vite rentré au pays et a directement intégré l’armée nationale. Sa nomination sonne donc comme un message fort envoyé aux rebelles encore au maquis.
 
L’homme âgé de 57 ans était jusque-là commissaire général du service correctionnel rwandais, un service qui gère les prisons qui renferment plus de 30.000 détenus accusés du génocide dont certains ont travaillé avec lui dans l’ancienne armée. Il est remplacé à ce service par le général de brigade Évariste Murenzi.
 
Un autre changement, pas moins important concerne l’état-major de la défense. Ce poste est confié au lieutenant général Mubarak Muganga, un général aguerri, avec plus de 30 ans d’expérience.
 
Âgé de 56 ans, il est considéré comme « un pur produit de l’armée rwandaise, dans laquelle il n’a cessé de grimper les échelons au fil des années ». Tout au long de sa carrière, il a reçu de nombreuses distinctions comme la médaille de la libération nationale ou celle de la campagne contre le génocide.
 
A côté des révocations, le président rwandais a donc procédé au total , à une dizaine de changements de poste au sein de l’armée jusqu’aux renseignements. Des changements qui interviennent dans un contexte de tensions persistantes entre le Rwanda et la RDC suite à la résurgence du mouvement du 23 mars (M23) que les dirigeants congolais considèrent comme « un supplétif du Rwanda », ce que les autorités rwandaises ne cessent de balayer d’un revers de la main.

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Photo d’illustration : le président Paul Kagame en marge d’une cérémonie militaire, KT Press

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