Muyinga : un militant de l’opposition tué, huit autres blessés

Muyinga : un militant de l’opposition tué, huit autres blessés

Un militant du parti Congrès National pour la Liberté a été tué, 8 autres blessés dans la nuit de dimanche à lundi. Les responsables locaux du CNL accusent des jeunes du parti au pouvoir d’en être les auteurs. Ils dénoncent l’intolérance politique dont leurs militants sont victimes et demandent à la communauté internationale de suivre de près la situation au Burundi

Les faits ont eu lieu à Rugari vers 23 heures, dans la localité dite kw’itongo (commune et province de Muyinga, nord-est du pays).

Selon des sources concordantes, un grand nombre de jeunes armés de machettes et de gourdins ont tendu une ambuscade aux militants du CNL .  » On venait des cérémonies d’ouverture de notre permanence provinciale au chef-lieu de la province. Alors que les autorités policières et administratives nous avaient refusé de rentrer dans nos véhicules de transport ou de loger dans des hôtels, nous avions choisi de rentrer à pieds », raconte une un membre du CNL en colère.

Des témoins confirment que des hommes armés de gourdins et de machettes s’étaient positionnés sur le tronçon que les membres du CNL empruntaient. « Arrivés dans la localité dite Kw’Itongo, sur la RN6 qui mène à Kobero (frontière du Burundi avec la Tanzanie), un grand nombre de jeunes, certains en ti-chirts du CNDD-FDD nous ont attaqués. Ils s’étaient cachés dans la brousse. Apparemment, ils nous attendaient », disent nos sources en précisant qu’ils ont été attaqués de tous les sens, sans être capables de se défendre. » Ils nous ont surpris, et ont tué un certain Grégoire Nsavyimana et blessé 8 autres personnes. Les victimes sont toutes à l’hôpital de Muyinga », précisent-elles.

Un administratif qui a requis l’anonymat nous a confirmé que c’était planifié. « Même l’hierarchie était au courant. Le commissaire de police n’était pas loin. Il avait même menacé des gérants d’hôtels qui oseraient loger des membres du CNL. »

Dix policiers ont été dépêchés pour sécuriser plus de 200 militants du CNL, qui ne pouvaient plus avancer ou retourner à Muyinga.

Les militants du CNL rescapés de l’embuscade ont décidé de passer la nuit à l’église catholique de Rugari où ils étaient jusqu’au matin de ce lundi.

Alors que trois des Imbonerakure ayant attaqué les CNL avaient été attrapés sur place, puis remis à la police, le commissaire a exigé plutôt aux membres du CNL de rentrer chez eux, et que l’affaire se termine comme ça, regrette un des rescapés.

Les responsables du parti CNL dénoncent l’intolérance politique. « Nous demandons à la communauté internationale de suivre de près ce qui se passe contre des militants paisibles d’un parti nouvellement agréé, » conclut un des responsables du CNL.

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