Des leaders de l’opposition en exil appellent au boycott des prochaines élections

Des leaders de l’opposition en exil appellent au boycott des prochaines élections

Dans une déclaration de trois pages rendue publique vendredi, 8 leaders de l’opposition en exil déplorent une situation dramatique à quelques mois des élections. Ils réclament leur report sinon un boycott. ( SOS Médias Burundi)

Ces huits politiques se sont retirés de la plateforme de l’opposition en exil, le Cnared. Ils ont décidé de se réunir pour se pencher sur la situation qui prévaut à la veille des élections.

À la fin de leur rencontre, la déclaration sortie dresse un tableau sombre.

« La marche forcée vers les élections de 2020 se poursuit dans un contexte de terreur, de verrouillage des espaces des libertés civiles, politiques, d’expression, suivi de discours de haine ethnique distillés à longueur de journée, de harcèlement et d’exclusion de toute forme d’opposition politique, accompagnés de violences parfois atroces. Le parti CNL en fait les frais,  » ont regretté ces politiques.

Ils regrettent par ailleurs que les négociations dont on attendait une voie pacifique de sortie de crise se soient arrêtées sur un échec cuisant.

“L’ échec est dû essentiellement au refus du pouvoir en place de dialoguer avec l’opposition dans son inclusivité. La sous-région ayant échoué à les conduire à bon port, ” soulignent-t-ils

Analysant la situation actuelle ces ténors de l’opposition constatent des signes avant- coureurs d’une mascarade électorale prévisible. Ils qualifient ces élections de “mascarade porteuse de tous les dangers”.

Ils critiquent ouvertement le Cnared qui a annoncé sa volonté de rentrer au pays pour prendre part aux élections.

“Loin de céder au découragement ou aux sollicitations fallacieuses du pouvoir criminel de Gitega, encore moins de capituler, comme certains, nous sommes plus que jamais déterminés à doubler d’ardeur, de combativité et de lucidité, ” Laissent-ils entendre.

Ils se désolidarisent donc de ceux qui ont déjà annoncé leur retour au pays.

“Ceux-là prétendent défendre la restauration de l’Accord d’Arusha et veulent participer à des élections qui ont pour cadre légal, une Constitution qui nie l’esprit et la lettre même de cet accord historique. « 

Ces hommes politiques demandent plutôt un report des élections.

 » Sinon, nous recommandons à nos militants de bouder la participation pour ne pas cautionner et créditer un processus électoral complètement biaisé, ” lancent-ils comme consigne.

Les Signataires de cette déclaration sont : Frédéric Bamvuginyumvira, ancien Président du parti Sahwanya-Frodebu et ancien premier vice-président de la République du Burundi, Léonidas Hatungimana, président du parti PPD-GIRIJAMBO, Charles Nditije, président du parti UPRONA de l’opposition, Jérémie Minani, président du parti RDB, Chauvinau Mugwengezo, président du parti UPD-Zigamibanga, Julien Nahayo, personnalité politique, Jean Bosco Ndayikengurukiye, président du parti KAZE-FDD de l’opposition et Prosper Nzobambona, président du parti NADDEBU.

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