Gatumba: une odeur de corruption au centre de prévention d’Ebola sur la frontière burundo-congolaise

À Gatumba, un des postes frontaliers avec la République Démocratique du Congo, des mesures de prévention contre l’épidémie d’Ebola ont été prises et plusieurs agents médicaux y sont installés. Pourtant, les passants ne sont pas satisfaits de la qualité de services rendus. (SOS Médias Burundi)

Presque tous les pays de la région des Grands-Lacs ont pris différentes mesures de prévention contre l’épidémie d’Ebola qui a déjà fait plus de 1800 morts en RDC.

À Gatumba, sur la frontière burundo-congolaise, plusieurs points de lavage des mains ont été installés. Tout passant doit obligatoirement se soumettre à ce processus.

Toutefois les préoccupations ne manquent pas.

“Nous nous inquiétons des détergents qui sont injectés dans ces points d’eau. À côté, nous y voyons du simple savon liquide, ce qui nous pousse à penser que c’est justement ce savon liquide qui serait mis dans l’eau,” se lamentent les usagers de ce poste frontalier.

Un contrôle de documents de voyage est aussi fait, notamment les cartes jaunes. Et ceux qui ne possèdent pas ce document sanitaire sont contraints de payer de l’argent, en guise de corruption.

“Pourquoi ces agents de santé nous demandent de l’argent alors qu’ils  sont chargés uniquement de vérification des cas d’Ebola? Nous sommes obligés de payer une somme allant jusqu’à plus de 2.000 Fbu,” disent certaines d’entre eux.

Selon nos sources, cette somme est demandée uniquement aux  citoyens lambda. Ceux qui travaillent pour des agences internationales comme le HCR, le PAM, la Monusco et bien d’autres sont exempts.

Certains pensent que cette pratique peut contribuer d’une façon ou d’une autre à la traversée de l’Ebola car les agents sanitaires du côté du Burundi ne sont pas concentrés.

Les usagers de ce poste frontalier demandent à l’administration, qui n’a pas encore réagi, de décourager ce phénomène.