Les partis et personnalités politiques de l’opposition en exil demandent au secrétaire général des Nations Unies de voler au secours des réfugiés burundais de Tanzanie menacés « d’expulsion »

Les partis et personnalités politiques de l’opposition en exil demandent au secrétaire général des Nations Unies de voler au secours des réfugiés burundais de Tanzanie menacés « d’expulsion »

Dans une correspondance adressée à Antonio Guterres, huit leaders politiques en exil lancent ce qu’ils appellent l’appel ultime pour la protection des réfugiés burundais  vivant en Tanzanie. Ils demandent à l’ONU d’exiger de la Tanzanie le respect rigoureux de ses obligations internationales, notamment la Convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés. (SOS Médias Burundi)

Les gouvernements de Tanzanie et du Burundi ont signé un accord, via leurs ministres de l’Intérieur, qui prévoit le rapatriement de tous les réfugiés burundais vivant en Tanzanie, à partir du 1er octobre 2019, en raison de 2000 expulsions par semaine.  Les propos  du ministre tanzanien de l’Intérieur  traduisent une volonté de les renvoyer de force.

« Cette décision criminelle qui va mettre en danger de mort près de 200.000 réfugiés burundais viole également l’Accord tripartite  signé en mai 2018 entre les gouvernements tanzanien et burundais et le HCR, qui précise que  les réfugiés qui souhaitent rentrer de leur gré seront assistés, tandis que ceux qui ne veulent pas rentrer seront protégés en terre d’exil, » soulignent les signataires.

Ils condamnent la décision d’expulsion qui viole les instruments du droit international, notamment la Convention sur le droit des réfugiés de 1951,  la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ainsi que d’autres instruments internationaux dont ces deux pays sont partis.

« L’organisation des Nations-Unies doit exiger du gouvernement tanzanien le respect rigoureux de ses obligations internationales, notamment la Convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés, » insistent les politiques en exil.

Ils sollicitent M. Guterres pour la protection des réfugiés burundais se trouvant en Tanzanie en s’assurant qu’aucun réfugié burundais ne soit forcé de retourner au Burundi contre son gré. Si la Tanzanie ne souhaite plus accorder refuge aux Burundais, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), doit rapidement leur trouver d’autres pays d’accueil et procéder à leur relocalisation, estiment les leaders politiques.

Les politiques de l’opposition en exil signataires assurent que cette volonté de refouler les réfugiés vient aggraver une situation déjà critique. Ils rappellent que les réfugiés font face aux attaques venant du Burundi, aux cas de viols, de harcèlement, des menaces d’expulsion massive, de fermeture de petits commerces.

Ils appellent plutôt à des négociations inclusives, sous médiation internationale qui sont actuellement au point mort.

« Notre profonde conviction est que la question des réfugiés burundais ne pourra trouver une réponse adéquate qu’à  travers une solution globale à travers des négociations inclusives, sous médiation internationale entre le pouvoir en place et toute l’opposition plurielle et de manière inclusive».

Les signataires de la correspondance sont :

1. Charles Nditije, président du parti UPRONA de l’opposition.

2. Prosper Nzobambona, président du parti  NADDEBU. 

3. Chauvinau Mugwengezo, président du parti UPD-ZIGAMIBANGA.

4. Léonidas Hatungimana, président du parti PPD-GIRIJAMBO.

5. Ambassadeur Julien Nahayo, personnalité politique.

6. Jean Bosco Ndayikengurukiye, président du parti KAZE- FDD de l’opposition.     

7. Frédéric Bamvuginyumvira, ancien premier vice-président de la République du Burundi.

8. Jérémie Minani, président du parti R.D.B  

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