La population de Makamba forcée à contribuer pour accueillir le candidat du CNDD-FDD aux présidentielles de mai 2020
Des habitants et fonctionnaires de la province de Makamba (Sud du Burundi) ont été sommés ce samedi de donner des contributions pour accueillir Évariste Ndayishimiye, candidat du CNDD-FDD aux présidentielles de mai 2020. Ils dénoncent la pratique qu’ils qualifient de « mafia organisée » par le parti au pouvoir contre une population misérable. (SOS Médias Burundi)
Selon nos sources, les responsables du parti CNDD-FDD ont exigé des contributions pour offrir des dons au secrétaire général de ce parti en même temps candidat aux élections présidentielles de mai 2020. » Chaque chef de service membre du CNDD-FDD devrait payer une somme de 60 000 francs burundais,tandis qu’un fonctionnaire moyen était sommé de donner 30 000 francs. Chaque chef de colline dans la commune de Nyanza- Lac avait l’obligation collecter un bidon de 50 litres d’huile de palme. Au total, on devrait collecter 8 vaches et 25 bidons de 50 litres dans la seule commune de Nyanza-Lac », disent-elles avant de préciser que les autres communes de la province devraient collecter 5 vaches supplémentaires pour totaliser 13 vaches à offrir au candidat présidentiel.
Des habitants qui se sont confiés à SOS Médias Burundi parlent de « collecte de dons qui vient enfoncer une population déjà démunie ».
Certains d’entre eux estiment qu’il s’agit d’un « vol organisé ».
Évariste Ndayishimiye a effectué une visite aujourd’hui sur les collines de Buheka et Muyange de la commune de Nyanza-Lac où il a passé plusieurs jours pendant la période de la guerre civile quand le CNDD-FDD, encore mouvement rebelle hutu combattait l’armée burundaise, à majorité tutsi à l’époque. La semaine dernière, M. Ndayishimiye avait visité la province de Bururi (sud du Burundi) où il a reçu 6 vaches et plusieurs dons en vivres. Ce qui a enflammé la toile, certains allant jusqu’à exiger aux gouverneurs de provinces d’offrir à tous les candidats présidentiels en déplacement les mêmes dons.
Au Burundi, c’est devenu une culture d’offrir des dons à des hautes autorités en déplacement dans les provinces.
