La CFOR-ARUSHA se dit préoccupée par des activités de Commission Vérité et   Réconciliation

La CFOR-ARUSHA se dit préoccupée par des activités de Commission Vérité et Réconciliation

La Commission Vérité Réconciliation, C.V.R, vient d’entamer une phase d’enquête sur les fosses communes dans lesquelles ont été enterrées les victimes des événements malheureux qui ont endeuillé le peuple burundais. La Coalition des Forces de l’Opposition Burundaise pour le Rétablissement de l’Accord d’Arusha, CFOR-ARUSHA s’indigne des activités de la commission et alerte la communauté nationale et internationale. (SOS Médias Burundi)

Dans sa déclaration, la  CFOR-ARUSHA affirme soutenir le principe de la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle tels que prévus par l’Accord d’Arusha dont notamment la C.V.R.

Toutefois, cette plateforme d’opposants en exil regrette que la C.V.R actuelle ait été fondamentalement altérée pour servir les seuls intérêts du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. «La C.V.R actuelle ne jouit ni d’aucune crédibilité ni d’aucune indépendance. Il s’agit d’une commission mise en place unilatéralement par le seul parti CNDD-FDD, composée de ses seuls militants zélés », peut-on lire dans leur déclaration.

À titre d’exemple, la coalition explique que la commission est présidée notamment par l’ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante qui a organisé la «mascarade électorale » de 2015 et le «plébiscite référendaire » de mai 2018 qui a enterré l’Accord d’Arusha.

La CFOR-ARUSHA trouve que parmi les crimes sur lesquels devrait enquêter cette commission figurent d’innombrables crimes commis par le parti CNDD-FDD lorsqu’il était encore un mouvement armé. Or, en mettant en place une C.V.R composée des seuls militants du CNDD-FDD, ce parti devient juge et partie.

Pour eux, un tel état de fait implique que la vérité sur une partie des crimes ayant endeuillé le Burundi par le passé sera forcément occultée. Une simple lecture du rapport préliminaire que vient de présenter la C.V.R à l’Assemblée Nationale démontre cette triste réalité.

Dans la même optique, cette coalition rappelle que les victimes des crimes commis par le CNDD-FDD avant son arrivée au pouvoir ne peuvent pas actuellement se confier aux membres de ce même parti pour faire des dépositions au risque d’être exterminées aux fins de faire disparaître toutes les preuves des crimes. Il va de soi qu’en mettant unilatéralement en place la C.V.R actuelle, le parti CNDD-FDD a opté pour une justice à sens unique, ce qui va à l’encontre des objectifs de cette commission tels que définis au Protocole 1, chapitre 2, article 8 de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi.

 Dans le même ordre d’idée les politiques en exil rappellent que depuis avril 2015, des milliers de Burundais ont été victimes des disparitions forcées et d’autres ont été massacrés par des éléments des forces de défense et de sécurité du Burundi appuyés par les agents du Service National des Renseignements et des miliciens Imbonerakure. «La plupart de ces victimes ont été enterrées dans des fosses communes éparpillées à travers tout le pays. Mais, ceux qui se trouvent dans la chaîne de commandement de ces crimes commandent eux même la C.V.R actuelle et risquent de faire disparaître toutes les récentes fosses communes en les faisant passer pour des fosses communes des années antérieures », disent-ils en justifiant  leurs inquiétudes par les récents propos du président de la C.V.R qui a admis, lors d’une conférence de presse,  que sa commission ne dispose d’aucune expérience ou technologie lui permettant de savoir quand les corps exhumés avaient été enterrés.

CFOR-ARUSHA estime que l’environnement social, politique et sécuritaire qui prévaut au Burundi ne permet pas à la C.V.R, en plus de ses faiblesses d’exercer son travail de manière impartiale et indépendante et ainsi inspirer de la confiance à tous les Burundais.

Avant de terminer, cette coalition rappelle que la crise politique que traverse le Burundi a été  déclenchée par le parti CNDD-FDD en avril 2015, causant ainsi plus d’un demi-million de Burundais forcés à l’exil.

La CFOR-ARUSHA constate aussi que la phase d’enquête sur les fosses communes prend une vitesse de croisière au moment où le pays se prépare à organiser une autre «mise en scène électorale ». «Il est sans conteste qu’un tel activisme prouve que l’objectif de l’exhumation des corps par la C.V.R n’est pas de rechercher la vérité et la réconciliation mais plutôt de s’en servir comme outil de propagande politique et électorale du parti au pouvoir à la veille du ‘simulacre électoral’ de Mai 2020 », poursuit la déclaration.

Pour terminer, la CFOR ARUSHA  rejette toutes les activités de la C.V.R actuelle et exige leur suspension immédiate jusqu’à ce qu’une solution durable à la crise burundaise soit trouvée. Elle  demande à tous les Burundais et à l’ensemble de la communauté internationale de faire autant.

Previous Photo de la semaine : des enfants issus des familles démunies abandonnent l'école malgré la gratuité de l'enseignement primaire
Next Un corps d'un homme repêché dans les eaux du lac Tanganyika à Rumonge