Burundi-Élections : qui est Cathy Kezimana, cette opposante burundaise emprisonnée
Cathy Kezimana est détenue à la prison centrale de Bujumbura depuis hier soir. Elle est membre du bureau politique du parti CNL et se trouve en deuxième position sur la liste des prochaines élections législatives pour la province de Bujumbura (Ouest-Burundi). (SOS Médias Burundi)
Interpellée au tribunal
Il lui est reproché d’inciter la population à la révolte. C’est le commissaire de la province qui l’a appréhendée au tribunal de grande instance de Mukaza (ville de Bujumbura) où elle s’était rendue après avoir reçu un appel téléphonique.
Un membre de la famille de Cathy Kezimana.
Les juges l’accusent d’avoir tenu des propos incendiaires et diffamatoires envers le régime. C’était lors d’une réunion à Mugongo-Manga. Ils lui ont montré une vidéo avant de l’embarquer.
Vidéo accusatrice
La vidéo en question a été visionnée par SOS Médias Burundi. La militante du CNL y évoque notamment des assassinats, des emprisonnements illégaux. Elle y parle aussi de Burundais forcés à l’exil tout en appelant les membres du CNL « à se défendre en cas d’agression ».
Montage ?
Des responsables du CNL dénoncent « un complot monté de toutes pièces ». Ils pointent du doigt le porte parole de la police burundaise, Pierre Nkurikiye .
Responsable CNL
Comment se fait-il que le porte parole de la police ait prédit l’arrestation de Cathy lors de sa conférence de presse le matin même jour alors qu’aucune charge ne pesait sur elle.
Énumérant les délits du CNL et de ses militants, le porte-parole de la police avait notamment dénoncé des propos injurieux, mensongers, attentatoires à l’honneur d’adversaires. Des propos tenus à Bugendana (province de Gitega), à Mugongo-Manga et Mubimbi (province de Bujumbura rural).
Sacrifice
Selon les opposants, le parti au pouvoir s’appuie sur Pierre Nkurikiye pour mener régulièrement des arrestations. « Mais cela ne nous décourage pas. Le train du changement est en marche et personne ne peut l’arrêter. Qu’il pleuve ou qu’il neige, nous sommes prêts à nous sacrifier en martyrs », a laissé entendre un député du CNL.
Contacté, le porte parole du ministère de la justice a refusé de commenter l’affaire.
72 membres du CNL ont été placés en détention depuis le début de la campagne électorale, il y a une dizaine de jours.