Buterere-Ntahangwa: des rescapés des inondations meurent de faim à Mubone

Buterere-Ntahangwa: des rescapés des inondations meurent de faim à Mubone

Au moins 8 enfants et 4 vieilles femmes sont morts depuis le début de ce mois dans le site de Mubone, en zone de Buterere au nord de la ville de Bujumbura. Les victimes font partie de 700 individus accueillis dans ce site depuis décembre 2019. Ils avaient fui leurs localités suite aux pluies diluviennes qui ont détruit leurs ménages et champs. Ils demandent aux autorités de les assister. (SOS Médias Burundi)

Le dernier enfant à avoir été enterré était le troisième de sa famille. Il est décédé vendredi dernier, d’après des témoins.

« J’ai enterré mon enfant dernièrement. Il a été emporté par la famine. En plus, il n’y a pas d’endroit descent pour dormir ici », a témoigné sa mère, Estella Ntamarerero qui demande au gouvernement de venir en aide aux occupants du site de Mubone.

Pour Judith Mbabarempore, la situation dans ce site est intenable.
« Je suis malade. J’ai attrapé plusieurs maladies suite à la famine. Nous n’avons rien à mettre sous la dent. Nous comptons des morts tous les jours surtout chez les enfants. Ils n’ont rien à manger. Nous n’avons reçu aucune assistance depuis le mois de février ( 2020). Nous demandons aux autorités de nous transférer dans un autre endroit, ici les enfants meurent comme des poissons », a-t-elle dit avec une voie très abattue.

Le chef du site de Mubone affirme qu’au moins 12 personnes dont 8 enfants sont mortes au cours du mois d’août seulement.

« Nous avons enregistré 8 décès chez les enfants et 4 chez les vieilles femmes pendant ce mois d’août », a détaillé Moïse Nyabenda.

Le pire, selon le chef de quartier de Mubone, c’est que les individus installés à Mubone ne sont pas reconnus ou enregistrés comme des indigents « pour pouvoir bénéficier de la gratuité des soins de santé ».

Le gouvernement estime qu’il n’est pas en mesure d’aider tous les rescapés des inondations ou autres catastrophes naturelles.

« On ne peut pas laisser la situation comme ça même s’il appartient au gouvernement d’aider les personnes. Nous demandons aux gens installés à Mubone de nous aider à les aider. Nous allons chasser les personnes qui sont venues à Mubone s’ajouter à celles qui étaient victimes d’inondations à Buterere. Et c’est là où on demande l’appui de l’administration. Les responsables locaux savent qui est réellement victime d’inondations. Les autres personnes doivent retourner d’où elles sont venues, c’est là où nous pourrons bien les assister », a indiqué Anicet Nibaruta, vice-président de la plateforme nationale de la gestion des catastrophes.

M. Nibaruta estime qu’il doit y avoir aussi une forte mobilisation de fonds.

« On était dans la logique de les aider à reconstruire les maisons. Mais, s’il advient que ces gens qui sont venus aussi loger ou habiter dans le site de Mubone, soient aussi dans le besoin, nous allons organiser une journée de réflexion sur le site de Mubone comme on vient de le faire pour les 4 sites abritant des victimes d’inondations de Gatumba. C’est là qu’on pourra mobiliser des acteurs », a-t-il conclu.

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Photos : des occupants de Mubone dans leurs hangars et devant des maisonnettes en tentes

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