Cent premiers jours du gouvernement Ndayishimiye : un bilan controversé
Le président Évariste Ndayishimiye vient de faire ses 100 jours à la tête du Burundi. Les organisations de défense des droits humains font un bilan mitigé. Pour celles qui sont en exil depuis 2015, le bilan est sombre. En moins de 100 jours, elles disent qu’au moins 270 personnes ont été tuées, plus de 400 autres arrêtées, selon un rapport de plus de dix organisations burundaises en exil. Celles qui sont restées au Burundi par contre trouvent que Ndayishimiye a déjà prouvé qu’il est capable de lutter contre l’impunité. (SOS Médias Burundi)
Plus de dix organisations et forums de la société civile burundaise essentiellement en exil ont fait un bilan des 100 premiers jours de la présidence d’Évariste Ndayishimiye. Pour elles, la situation des droits humains ne fait que se détériorer au Burundi.
“Plus de 200 personnes tuées, 78 cadavres retrouvés, 16 enlèvements, 28 cas de violence basée sur le genre, 44 personnes torturées et plus de 400 arrestations arbitraires en l’espace de trois mois et dix jours”, lit-on dans leur rapport.
Anschaire Nikoyagize, président de la Ligue Iteka, une des organisations qui a participé dans la confection du rapport indique que les supposés opposants, les défenseurs des droits humains et les journalistes ne sont pas à l’aise dans leur travail sous le régime Ndayishimiye.
“Chaque semaine, chaque mois, la situation se détériore même plus qu’avant l’avènement du président Évariste Ndayishimiye. Nous constatons vraiment que ceux qui bafouent les droits humains ont redoublé d’effort.
Et ce qui est grave c’est que même les enfants et les femmes ne sont plus épargnés”, précise cet activiste avant d’ajouter que l’impunité est la cause de tous ces violations car, dit-il, “les auteurs ne sont pas inquiétés, mais plutôt encouragés”.
Des organisations de la société civile proches du pouvoir comme FOLUCON-F (Force de Lutte Contre le Népotisme et le Favoritisme au Burundi) trouve que les auteurs des violations des droits humains sont punis sous ce nouveau régime dirigé par Ndayishimiye.
“Nous, qui opérons sur tout le territoire national, nous pouvons affirmer sans se tromper que la situation est bonne en matière de droits de l’homme même s’il ne peut pas manquer de cas isolés. Des avancées significatives sont à signaler. Aujourd’hui, les auteurs de ces cas sont punis », indique Gérard Hakizimana, président de la FOLUCON-F.
La semaine dernière, le président Évariste Ndayishimiey a plutôt apprécié positivement le bilan de ses premiers 100 jours.
Les organisations de la société civile en exil demandent au président de la République de mettre fin aux abus commis par des jeunes Imbonerakure, des agents des renseignements et des policiers.
Photo : le président Évariste Ndayishimiye et son épouse Angeline Ndayubaha dans une croisade de prière du CNDD-FDD à Gitega
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