Burundi : l’archevêque de Gitega prône l’inclusion

Mutaho (province de Gitega) – Alors que le président Neva participait ce lundi à une messe de croisade, l’archevêque de Gitega a emprunté le récit du massacre d’Hérode* pour promouvoir un message de tolérance et de paix. (…) Le massacre des Innocents est un épisode relaté dans l’Évangile selon Matthieu en même temps que la fuite en Égypte : le meurtre de tous les enfants de moins de deux ans dans la région de Bethléem. Selon le récit évangélique, ce massacre a été commis sur l’ordre d’Hérode, craignant l’avènement d’un roi des Juifs. (SOS Médias Burundi)

Le couple présidentiel organise la traditionnelle croisade de fin d’année depuis ce lundi.

Pour la première fois en 15 ans, l’événement a débuté par une messe dans une paroisse catholique. L’archevêque de Gitega en a profité pour rappeler aux autorités d’éviter l’exclusion, source de massacres et génocide, selon lui.

L’archevêque de Gitega connu pour son franc parler est revenu sur l’histoire du roi d’Israël Hérode qui a massacré des enfants de moins de deux ans pensant pouvoir éliminer Jésus-Christ qui était présenté comme le futur Roi des Juifs.
L’histoire se trouve dans le deuxième chapitre du livre de Matthieu.

« Ce représentant des Romains en Palestine a écouté les mages venus de l’Est pour louer l’enfant Jésus, il s’en est voulu et a été envahi de peur, il a tremblé (…) parce-qu’ils venaient de lui dire qu’ils viennent adorer le Roi des Juifs qui était né. Écoutez, le coup d’État faisait peur (…) », a indiqué dans son homélie Simon Ntamwana devant le chef de l’État et plusieurs autres hauts dignitaires.

Et d’ajouter: « Nous savons tous comment cette autorité a pris une mauvaise décision de tuer ce Roi des Juifs pour qu’il ne le détrône pas(…). Il a envoyé des militaires pour massacrer des enfants de deux ans et moins à Bethléem et ses environs et ainsi, il pensait pouvoir éliminer ce Roi des Juifs ».

Plus jamais au Burundi

« Que la tragédie causée par Hérode ne se produise jamais dans notre pays et qu’elle ne se reproduise plus si elle s’est déjà manifestée. Plus jamais ça car c’est une terrible malédiction: exterminer des bébés et nourrissons pour assouvir la soif de gouverner, la soif des choses mondaines (…) », a-t-il renchéri.

Et de conclure, « La grande problématique dans ce monde c’est le manque de foi qui pousse l’être humain à être égoïste, à s’enfermer et ne penser qu’au bien de son groupe ou des gens avec qui il partage la même idéologie tout en s’accrochant à son propre bonheur seulement. C’est ça la source des guerres et génocide », a-t-il insisté tout en demandant aux Burundais de prendre ces paroles au sérieux et en implorant le Seigneur pour que « ce drame ne s’abatte plus sur notre pays ».

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Photo : l’archevêque de Gitega et le président Évariste Ndayishimiye à la paroisse de Gitongo à Mutaho, le 28 décembre 2020