Gitega : un ancien fonctionnaire et responsable des Imbonerakure condamné pour meurtre

Gitega : un ancien fonctionnaire et responsable des Imbonerakure condamné pour meurtre

Aimé Irambona ancien responsable de l’urbanisme et de l’habitat pour la région Centre-Est en même temps représentant des jeunes du parti CNDD-FDD dans la province de Gitega (centre du Burundi) a été condamné au terme d’un procès en flagrance ce lundi. Il a été reconnu coupable de « non assistance à personne en danger, de coopération avec les criminels et falsification de preuves ». Il avait été arrêté samedi dernier en compagnie de cinq autres individus. Ils sont poursuivis pour meurtre d’un bandit. Un seul individu (policier) a été blanchi. (SOS Médias Burundi)

Les six prévenus étaient détenus dans la prison centrale de Gitega depuis ce dimanche. Ils y avaient été transférés après une première audience de flagrance le même jour.

Ce lundi, ils étaient tous présents devant les juges du tribunal de grande instance de Gitega. Deux détenus dont un beau frère à l’ancien responsable de l’urbanisme et de l’habitat pour la région Centre-Est ont reconnu avoir battu l’homme qui a succombé à ses blessures samedi dernier.
Il avait été attrapé en flagrant délit entrain de voler un carton de carreaux.

Deux autres personnes poursuivies dans le même dossier, employés du fonctionnaire ont nié avoir participé dans le passage à tabac de la victime.

M.Irambona a également plaidé non coupable, ce qui n’a pas pu convaincre les juges.
Il devra purger une peine de quatre ans de prison ferme et verser une amende de cinq cents cinquante mille francs burundais.

Quatre autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de deux ans et six mois à cinq ans d’emprisonnement.
Ils vont aussi payer des amendes comprises entre cinquante mille et cent cinquante mille francs, en plus d’un dédommagement collégial de deux millions de francs burundais à verser à la famille de la victime.

Le ministère public avait requis la perpétuité contre trois individus dont l’ancien responsable des Imbonerakure.

Des observateurs estiment que le tribunal a été influencé et pensent que l’homme pourra sortir vite de prison. « La justice burundaise est malade. Comment quelqu’un que l’on a attrapé avec un corps décapité dans le coffre de son véhicule puisse écoper de quatre ans de prison seulement? C’est ridicule », a réagi un journaliste local.

Et d’analyser: « C’est une manière de le protéger car si on l’avait libéré, il ne ferait pas deux jours dans la nature sans être tué. Ils ne pouvaient pas donc le blanchir ».

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