Covid-19 : 35 Congolais détenus à Cibitoke

Covid-19 : 35 Congolais détenus à Cibitoke

Ils ont été arrêtés par la police ce lundi à la 3 ème transversale sur la colline de Nyamitanga dans la commune de Buganda (province de Cibitoke, Nord-ouest du Burundi). La police leur reproche d’avoir illégament traversé la frontière qui est fermée depuis le même jour. Ils sont détenus au commissariat provincial de la police dans un endroit isolé. (SOS Médias Burundi)

Composés de 13 hommes, 10 femmes et 12 enfants, les interpellés sont originaires des localités de Kamanyola, Katogota et Luvungi en territoire d’Uvira dans la province du Sud-Kivu à l’Est de la RDC. « Ils sont entrés illégalement sur le territoire burundais parce que les frontières terrestre et maritime sont fermées. On doit respecter les mesures du gouvernement pour lutter contre la pandémie de Coronavirus. Ces Congolais doivent être refoulés vers leur pays », a indiqué un responsable local de la police.

Selon des sources locales, les 35 ressortissants congolais sont passés par la rivière Rusizi séparant le Burundi et la RDC. Ils sont ensuite entrés par localité de Rabiro sur la colline de Rukana.
C’est en commune de Rugombo, non loin de la frontière officielle de Ruhwa.

Après leur arrestation, ils ont été conduits au commissariat provincial de la police à Cibitoke.

Conditions de détention inhumaines, argent et biens volés

Les concernés disent avoir été dépouillés par des agents de la police de tous leurs biens et argent. « On nous a expliqué qu’on nous met en quarantaine pour un test Covid-19. Mais le problème c’est qu’ils nous ont pris tout ce que nous avions sur nous. J’ai des enfants, je devrais préparer leur nourriture, mais je n’ai plus rien sur moi. Ils vont mourir de faim sous mes yeux. En plus, on n’a pas accès à l’eau ni latrines. On risque d’attraper des maladies des mains sales », alerte une mère détenue avec ses 4 enfants.

Des étudiants du même groupe aussi disent avoir été dépouillés de leur argent. « J’avais 300 dollars américains destinés à payer les frais de bourse et l’hébergement. Des policiers m’en ont pris. Ils ont prétexté que nous sommes des rebelles. C’est honteux ce qu’ils ont fait. Qu’ils nous remettent notre argent », se désolent-ils.

Le commissaire provincial de la police confirme l’arrestation.
Il explique toutefois que ça rentre dans le respect des mesures de lutter contre la propagation du Covid-19.
Il indique que les interpellés qui ont franchi illégalement une frontière fermée vont passer une semaine en quarantaine avant d’être refoulés vers leur pays. Il rejette aussi les allégations selon lesquelles des policiers ont dépossédé les membres du groupe appréhendé.

Depuis le 11 janvier, les frontières terrestre et maritime du Burundi sont fermées.
C’est l’une des mesures prises par les autorités de cet État de l’Afrique de l’Est dans le cadre de lutter contre la pandémie de Coronavirus au moment où plusieurs pays de l’Afrique font face à une nouvelle souche.

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Photo : province Cibitoke © Google Maps

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