Photo de la semaine – Gihanga : un chef de colline et membre de la ligue des Imbonerakure brûle une fillette, des habitants exigent qu’il soit puni

Photo de la semaine – Gihanga : un chef de colline et membre de la ligue des Imbonerakure brûle une fillette, des habitants exigent qu’il soit puni

Il s’agit de Jean Paul Nsavyimana, un membre de la ligue des jeunes du CNDD-FDD en même temps chef de colline de Buringa. C’est dans la commune de Gihanga en province de Bubanza (Ouest du Burundi). Il a brûlé les poignets d’une fillette de 9 ans pour lui obliger d’avouer un vol, qu’elle n’a pas commis selon des voisins. Des habitants de Gihanga craignent que l’homme connu dans plusieurs abus contre des opposants soit relâché. (SOS Médias Burundi)

L’agression a exactement eu lieu il y a 21 jours. M. Nsavyimana a brûlé la fillette à l’aide de brûlis de sachets mélangés à du sel. La victime a passé deux jours à la maison avant d’être conduite à une structure de soins. « Ce jour là, il a accusé injustement l’enfant d’avoir volé une somme de 4500 francs burundais (mois de 3 dollars américains). L’enfant a nié l’accusation, mais son tortionnaire l’a brûlée au niveau des deux poignets. C’est le poignet droit qui a été le plus touché. C’était injuste car l’argent on l’a finalement retrouvé dans des pages d’une Bible », se désolent des voisins.

Deux jours après l’acte, des femmes leaders communautaires sur la colline de Gihanga ont alerté la police qui a immédiatement interpellé le chef de colline. L’enfant a quant à elle été conduit à une structure sanitaire pour des soins.

L’auteur risque d’être relâché

D’après des sources locales, Jean Paul Nsavyimana risque d’être relâché. Elles affirment que l’OPJ (Officier de police judiciaire) en charge d’instruire le dossier le retarde sciemment ou a reçu des ordres de ne pas le traiter rapidement pour que le détenu ne soit pas transféré à la prison de province. « Aucun détenu ne peut dépasser 14 jours dans un cachot de la police sauf si le procureur accorde un délai supplémentaire pour que tous les éléments d’une enquête puissent être réunis. Or dans le cas actuel, il s’agit d’une flagrance . Mais voilà qu’il vient de passer 19 jours dans le cachot. Ce n’est ni moins ni plus une façon de vouloir le libérer », dénoncent des habitants.

M. Nsavyimana a souvent été cité dans des actes de persécution des opposants dans la commune de Gihanga.
Des sources locales rapportent qu’il a à maintes reprises collaboré avec les renseignements dans des cas d’enlèvements qui se sont soldés par des disparitions. « La plupart des forfaits, il les a commis en zone de Buringa aux côtés du surnommé Ndombolo (emprisonné dans la capitale économique Bujumbura pour détention illégale d’armes et assassinats) et son groupe », accusent-elles.

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Photo : la jeune fille brûlée dans une structure de soins

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