Nakivale (Ouganda) : une re-vérification des réfugiés vulnérables très décriée

Nakivale (Ouganda) : une re-vérification des réfugiés vulnérables très décriée

La liste des personnes les plus vulnérables au camp de Nakivale en Ouganda doit être revue pour la prochaine phase d’assistance en monnaie liquide (Cash).

Plusieurs réfugiés dénoncent des cas de favoritisme, ce qui peut fausser des données de l’ONG Danish Refugee Council qui a commandité le travail. SOS Médias Burundi

La seconde phase de vérification des réfugiés vulnérables a débuté il y a deux semaines. Le recensement se fait ménage par ménage dans les villages et sub-camp de Nakivale.

« Les agents de l’ONG Danish Refugee Council conduisent une sorte d’interview pour vérifier s’il y a eu amélioration ou changement de conditions de vie des vulnérables en question par rapport à la précédente phase d’assistance en Cash ou s’il y a des nouveaux réfugiés enregistrés après la première vérification de 2018 », expliquent des agents recenseurs.

Après la vérification, les bénéficiaires seront affichés et chaque réfugié recevra une somme de 35.000 shillings ougandais par mois.Favoritisme Et comme le nombre de bénéficiaires devra être limité, des réfugiés dénoncent des cas de clientélisme.

« Comment des veuves ou des handicapés peuvent ne pas être recensés? Ne sont-ils pas vraiment vulnérables? Nous pensons que le travail est mal conduit et devrait être refait. Nous avons vu des gens qui ont du travail mais qui sont inscrits comme indigents, il y a de la corruption dans cette affaire », décrient des réfugiés burundais, du village de Base camp I.

Pourtant, ceux qui sont retenus ne sont pas de cet avis sur le projet qui a une durée de 15 mois. « Je m’appelle Emmanuel N. J’ai eu la chance de me retrouver sur la liste déjà affichée. Franchement j’ai été fort surpris par des gens qui diabolisent ce travail. Je remercie beaucoup l’ONG DRC qui a pensé à nous. Cette somme m’a permis de monter un petit business de vente des tomates et avocats, ce qui va continuer à nous aider même après. Toutefois, je demanderais au HCR d’étendre la liste des bénéficiaires car les vulnérables sont nombreux ici”, témoigne le bénéficiaire.

Côté organisation, l’on tente d’expliquer. « Sur plus de 100 mille réfugiés que compte le camp, le projet envisage l’assistance de deux mille réfugiés, les plus vulnérables que les autres. Le travail doit être minutieux pour ne retenir que des vrais vulnérables. Donc c’est normal que certains se lamentent », ont expliqué des agents recenseurs.

Et d’ajouter : “Les critères de vulnérabilité sont préétablies par le HCR, ce n’est pas nous. Plutôt, ils devraient demander que l’enveloppe de l’assistance soit revue à la hausse pour aussi augmenter le nombre de bénéficiaires, nous sommes objectifs”.

Le projet d’améliorer les conditions de vie des réfugiés les plus vulnérables financé par l’ONG danoise a commencé depuis novembre 2020.

Ledit camp compte une population de plus de 140 mille réfugiés dont plus de 42 mille Burundais.

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