Kirundo : des patrouilles nocturnes des Imbonerakure armés font peur aux habitants

Kirundo : des patrouilles nocturnes des Imbonerakure armés font peur aux habitants

Des habitants de différents quartiers du chef-lieu de la province de Kirundo (nord du Burundi) rapportent un mouvement inhabituel des jeunes du parti CNDD-FDD pendant la nuit. Armés pour la plupart de machettes, de gourdins et de couteaux ainsi que de fusils pour leurs responsables, ils sont supervisés par des agents du SNR (services national de renseignements) et des policiers. Des habitants se disent terrifiés. (SOS Médias Burundi)

Selon des témoins, ce phénomène se manifeste depuis quelques jours suite aux attaques à la grenade dans différentes localités du pays. « Des Imbonerakure faisaient déjà des rondes nocturnes et nous nous étions habitués à ça. Seulement depuis plus d’une semaine, les choses ont changé. Ils sont plus nombreux dans les rues, ils portent des tenues policière et militaire. En plus des armes blanches que portent la majorité d’entre eux, leurs responsables sont armés de fusils. C’est inquiétant! », racontent des habitants.

Ils disent que l’activité est supervisée par des responsables de la police et des renseignements dans la province. Ces derniers se présentent aux lieux de rassemblement fixés. Ils font un contrôle des réguliers et des absents et donnent des injonctions aux Imbonerakure.

Des témoins affirment que ces jeunes commencent la patrouille à 22h dans les quartiers de Nyange-Bushaza, Rupfunda, Kavogero, Runanira, Murama et Kanyinya. « Avant 22h, ils sont en tenue civile et patrouillent en groupes surtout dans des lieux publics. Ils aiment passer dans des bars où ils agressent qui ils veulent. Après, ils sont en tenue militaire ou policière. Et malheur à celui qui les croise : vol d’effets personnels, insulte, passage à tabac…Ils agissent en toute impunité », disent nos sources.

Des jeunes Imbonerakure ayant témoigné sous couvert d’anonymat assurent que « nous avons le devoir de surveiller des inconnus au chef-lieu de province, identifier qui ils sont, pourquoi ils sont à Kirundo et où ils vont passer la nuit. Au besoin, ils faut agir en défenseurs de la nation […] ».

Terrifiés, des habitants qui se sont confiés à SOS Médias Burundi affirment être obligés de rentrer très tôt pour éviter « le malheur de croiser les Imbonerakure, seuls membres des comités mixtes de sécurité ».

_______________

Photo : l’immeuble abritant les bureaux de la province de Kirundo

Previous Burundi : treize rebelles rwandais détenus par les renseignements
Next Ngozi : l'admnistratrice de Nyamurenza incarcérée