Rumonge : le gouverneur interdit la vente de maïs grillé

Dans une correspondance adressée aux administrateurs communaux, le gouverneur de la province de Rumonge (sud-ouest du Burundi) a interdit la vente des maïs grillés . Ils demande aux administrateurs communaux de faire respecter la mesure. Toutefois cette mesure est décriée par les petits commerçants à majorité des femmes. (SOS Médias Burundi)

La note du gouverneur est claire, aucune vente de maïs grillé, de manioc et des feuilles de manioc n’est autorisée sur les lieux publics, au bord des routes, parkings encore moins autours des bistrots ou dans d’autres endroits. La décision est entrée en vigueur depuis vendredi dernier. Elle s’applique sur tout le territoire de Rumonge.

Dans cette correspondance, Consolateur Nitunga affirme que la mesure vise à protéger la production agricole alors que certains observateurs locaux estiment que cette activité fait vivre beaucoup de ménages démunis.

Des femmes aux faibles moyens contractent de petits crédits dans les microfinances du chef-lieu de province pour faire ce genre d’activité qui génère un peu de revenus les aidant à subvenir aux besoins de leur famille.

« Nous obtenons un petit bénéfice qui nous permet de scolariser nos enfants. Certaines d’entre nous parviennent à se payer les soins de santé, nourrir les enfants et payer le loyer », racontent des femmes du chef-lieu de la province de Rumonge qui avaient l’habitude de griller et vendre le maïs tout près d’un parking de bus de transport en commun.

D’autres femmes s’interrogent sur les motivations qui auraient amené le gouverneur à prendre une telle décision.

« D’un côté, les hautes autorités du pays invitent la population à travailler dur pour accroître la production, de l’autre côté, notre gouverneur prend des mesures nous empêchant de travailler pour faire vivre nos familles. C’est incompréhensible », disent-elles.

La situation est ainsi au moment où le président Ndayishimiye apprécie positivement les personnes qui préfèrent manger le maïs grillé pour gagner plus de temps de travail au lieu de suspendre le travail pour aller se restaurer.

Les petits vendeurs de maïs grillé interpellent l’autorité ayant les affaires intérieures dans ses attributions d’annuler la mesure. Ils estiment que cette décision est contraire à la vision du président de la République qui appelle la population à travailler pour que « chaque bouche ait de quoi manger et chaque poche obtienne de l’argent ».

Récemment, c’est le gouverneur de Bubanza (ouest du Burundi) qui avait pris la même mesure. Il a aussi évoqué « une protection de la production ».

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Photo : le maïs grillé