Burundi : les USA craignent des attaques imminentes

Burundi : les USA craignent des attaques imminentes

L’ambassade des USA au Burundi a alerté son personnel et des citoyens américains de redoubler de vigilance, craignant de probables attaques dans certains coins du pays. L’ex marché central de Bujumbura (ville commerciale) et les régions frontalières avec la réserve naturelle de la Kibira sont les lieux à éviter. (SOS Médias Burundi)

D’après les USA, tout américain doit reconsidérer son voyage au Burundi en raison de la criminalité, de la santé et de la violence politique. Certaines zones présentent un risque accru pour l’Amérique.

« L’ancien Marché Central en raison du risque de crimes violents, les provinces de Cibitoke et Bubanza ( nord-ouest du Burundi) et le parc national de la Kibira en raison du risque de violence armée », alerte Washington.

Et de faire le résumé des crimes qui pourraient être commis à tout moment.

« Des crimes violents tels que des agressions, des détournements de véhicules, des violations de domicile, des attaques à la grenade et des vols à main armée ont été signalés au Burundi. Les criminels s’en prennent parfois aux étrangers et aux résidents soupçonnés de posséder de grosses sommes d’argent. La police locale manque de ressources et de formation pour répondre efficacement aux crimes », s’indigne l’ambassade américaine à Bujumbura.

Bien que les troubles politiques et l’instabilité au Burundi aient diminué ces dernières années, le risque de violence potentielle demeure, d’après les USA.

« Les postes de contrôle de la police et de l’armée sont fréquents et peuvent restreindre la liberté de mouvement. La police a procédé à des fouilles d’armes au domicile de particuliers. Les frontières peuvent se fermer sans préavis”, fait-elle remarquer.

Le gouvernement américain se déclare ne pas être prêt à assurer toute intervention urgente.

« Ces restrictions comprennent des limitations sur tous les déplacements en dehors de Bujumbura Mairie pendant les heures d’obscurité (généralement de 18h00 à 6h00). Le gouvernement américain pourrait ne pas être en mesure de fournir des services d’urgence aux citoyens américains dans les régions de Bubanza, Cibitoke et le parc national de la Kibira y compris la partie située plus au sud du parc dans la province de Muramvya (centre)”, dressent les USA.

Une alerte à prendre au sérieux

Certains ONGs qui militent dans le domaine de la sécurité demandent au Burundi de ne pas prendre à la légère cette alerte américaine.

« C’est plutôt un clin d’œil au gouvernement burundais, aux forces de sécurité et à la population de ces régions pour éviter le pire. Il faut que des mesures conséquentes soient prises de nature à renforcer la sécurité pour ne pas regretter plus tard », analyse Jean Claude Sinzinkayo, secrétaire exécutif du MI-RPD, (Mécanisme pour l’Initiative de la Recherche de la Paix et le Développement), une ONG qui lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres dans la région des Grands-Lacs lacs.

Pour cette ONG, les USA sont mieux informés.

« Partout où Washington a lancé de telles alertes, ce sont des attaques terroristes, des attaques à la grenades ou encore des criminalités à main armée qui s’en sont suivies. Alors, les autorités ne devraient pas rester indifférentes », ajoute M. Sinzinkayo.

Une thèse que Washington partage avec les activistes est que l’insécurité à l’Est de la RDC et les tensions entre Kinshasa et Kigali font que des acteurs armés exploitent les frontières poreuses et les zones boisées entre le Burundi, le Rwanda et le Congo pour se déplacer et mener des activités criminelles entre ces trois pays.

Ce jeudi, le ministre burundais en charge des affaires intérieures et de la sécurité Martin Niteretse a qualifié l’alerte américaine de « rumeur ». Selon lui,

« Les personnes qui propagent ces rumeurs sont jalouses de la bonne situation sécuritaire qui prévaut dans le pays et veulent décourager les étrangers qui viennent au Burundi », a-t-il dit.

______________________

Photo d’illustration : des membres des services de sécurité burundais dans une rue de Bujumbura

Previous RDC-Nord Kivu : la société civile prie la population de boycotter le processus électoral
Next Rwanda-RDC : l'armée congolaise nie avoir provoqué celle du Rwanda