RDC-Nord Kivu : la société civile prie la population de boycotter le processus électoral
Les acteurs de la société civile des territoires de Masisi, Rutshuru, Nyiragongo et Beni appellent les habitants de ces régions à ne pas s’enrôler jusqu’à ce que la situation sécuritaire se stablilise dans les zones en conflits armés. Dans leur communiqué rendu public ce mercredi, un jour avant le début du processus électoral dans la partie est du Congo, ils précisent que les élections dans la province du Nord-Kivu auront lieu quand la sécurité sera rétablie. (SOS Médias Burundi)
Pour Jean Claude Bambanze , président des forces vives de Rutshuru sous occupation des rebelles du M23, la situation sécuritaire reste préoccupante dans la partie est de la RDC.
«Il faut que les autorités congolaises soient sérieuses sur cette question. Ceci nous révèle que nos autorités de Kinshasa ne s’inquiètent pas de la situation des déplacés de Rutshuru et d’autres coins de la province. Je ne comprends pas comment le gouvernement peut organiser les élections. Un grand nombre d’électeurs sont dans les camps de déplacés à Kanyarutchinya et partout ailleurs», s’est indigné M. Bambanze.
« Organiser les élections dans des zones occupées par les rebelles c’est écarter une couche de la population de la participation aux élections », estime de son côté Mambo Kawaya, responsable de la société civile du territoire de Nyiragongo, dont une partie est contrôlée par le M23.
Il appelle les habitants de Nyiragongo à ne pas participer aux élections aussi longtemps que les autorités de la RDC ne trouvent de solution durable à la question sécuritaire en province du Nord-Kivu.
La coordination des mouvements de la société civile de Masisi également appelle au boycott des élections tant que la situation sécuritaire n’est pas stable.
«Nous ne sommes pas prêts à voter car la population est en souffrance. Nous avons une crise sécuritaire dans le territoire de Nyiragongo, voilà pourquoi nous appelons nos compatriotes à rester chez eux car l’insécurité ne nous permet pas de nous embrouiller avec les affaires d’élections », a lancé Télésphore Mitondeke, coordonnateur des mouvements de la société civile du territoire de Masisi.
Il pense qu’il faut « mettre fin aux camps des deplacés de guerre puis procéder à l’enrôlement des populations congolaises surtout celles de l’est ».
La jeunesse de la communauté Hutu en RDC a également appelé le gouvernement congolais à mettre fin à la guerre dans la partie est du pays avant d’entamer le processus électoral.
Dans un communiqué de presse rendu public un jour avant l’enrôlement de la population du Nord-Kivu, Modeste Amini Ntamugabumwe, président de cette structure des jeunes réunis au sein de l’association culturelle « Igisenge » a expliqué que la sécurité devrait être au premier rang.
«La population de l’est a besoin de paix et aujourd’hui ça doit être une priorité pour elle. Mais je m’étonne de voir les autorités congolaises organiser une série d’élections sans pour autant tenir compte de la situation sécuritaire qui a un impact sur les électeurs. C’est un sérieux problème que nous en tant que jeunesse de la RDC sommes en train de décrier et nous pensons que ça doit avoir solution car la population de l’est a droit à une paix durable et non aux intérêts personnels de quelques politiciens qui veulent nous induire en erreur », a-t-il expliqué.
Il regrette de voir des déplacés dans les quatre coins de la province sans que les autorités compétentes n’aient aucune idée de les ramener dans leurs villages d’origine.
Rappelons que plusieurs couches de la société civile ne cessent de s’opposer au processus électoral dans l’est suite à l’insécurité persistante dans cette partie du Congo. Le vaste pays de l’Afrique centrale dont la région-est est plongée dans une crise sécuritaire depuis trois décennies organise les élections générales le 20 décembre cette année.
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Photo d’illustration : des étudiants manifestent contre la force régionale de l’EAC dans une rue de Goma
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