Bujumbura : l’Office pour la protection de l’environnement minée par la corruption

Bujumbura : l’Office pour la protection de l’environnement minée par la corruption

Des employés de l’Office parlent de « détournement hors normes » des fonds fait par le responsable de l’OBPE (office burundais pour la protection de l’environnement) en complicité avec des salariés qui lui sont proches et loyaux. Depuis octobre dernier, trois marchés représentant plus de trois cents millions de francs burundais ont été octroyés à des sociétés fictives. Le directeur général qui est pointé du doigt nous a renvoyé à la justice. (SOS Médias Burundi)

Les trois marchés dont il est question sont entre autres celui de la fourniture des sachets destinés à créer des pépinières, celui des plants d’arbres et en fin celui de souches de bambous. « Par exemple, il a attribué un marché de fourniture de sachets et plants de pépinière à un individu sans qu’il puisse y avoir un appel à candidature. Le marché est évalué à plus de cent onze millions de francs burundais. En plus de l’opacité dans l’attribution du marché, aucun sachet ni plant n’a en réalité été livré », ont confié à SOS Médias Burundi des employés de la direction de l’Office.
Les faits remontent à octobre 2020.

Le même individu a été confié au cours du même mois un contrat de plus de cent vingt cinq millions de francs burundais, d’après un document vu par notre rédaction.

Une commission de contrôle et de validation a été mise en place.
Elle est composée de deux femmes et d’un homme qui travaillent pour l’Office. « Toutes les étapes ont été respectées jusqu’à la réception. Mais en fait, c’est seulement dans les papiers. La réception des trois fournitures a été signée le même jour, soit le 14 octobre, mais c’est fictif », expliquent nos sources.

Des fonctionnaires menacés

Selon nos sources, des fonctionnaires qui ont tenté de révéler l’affaire ont reçu des menaces de mort. Ils ont préféré garder silence.

Projets détournés

Selon un membre du syndicat des travailleurs de l’OBPE, un projet d’une valeur de plus de cent quarante millions de francs burundais a été détourné au cours de la même période.
Il concernait des souches de bambous dans le cadre de la protection des terres face aux changements climatiques. Il a été financé par l’Association « Maison de protection des plantes diverses ».

Selon notre source, l’argent a été débloqué sans qu’aucun bout de bambous ne soit fourni.

Des employés demandent aux services de l’État en charge du contrôle des marchés publics de suivre de près l’affaire.

L’Office burundais pour la protection de l’environnement est géré au ministère de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement.

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Photo : les bureaux de l’OBPE /DR

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