Burundi – RDC: à l’abri des regards, « violences sexuelles par des militaires burundais dans la province du Sud-Kivu » au Congo (Rapport)

Burundi – RDC: à l’abri des regards, « violences sexuelles par des militaires burundais dans la province du Sud-Kivu » au Congo (Rapport)

L’Initiative pour les droits humains au Burundi (IDHB) a sorti un rapport accablant sur les violences sexuelles commises en RDC par des militaires burundais.Le rapport est en nette contradiction avec la position du président burundais Évariste Ndayishimiye qui, lui, salue l’opération militaire conjointe entre les forces de sécurité burundaises et congolaises dans la province du Sud-Kivu.L’IDHB indique que des Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD) et d’autres groupes armés burundais opérant dans cette région ont également commis des abus identiques.Contacté pour réagir sur ce sujet, le chef d’état-major de l’armée burundaise a exigé de rencontrer physiquement l’IDHB. (SOS Médias Burundi)

Le rapport commence par citer les propos du président Évariste Ndayishimiye qui vante une mission réussie de ses soldats envoyés en RDC.

« Le président burundais Évariste Ndayishimiye a affirmé que les groupes armés congolais qui opèrent au Sud Kivu, ainsi que la population civile, font confiance aux troupes burundaises et que des combattants de groupes armés se sont rendus », cite l’organisation.

Mais la réalité est cependant plus complexe que cela.

L’IDHB affirme avoir documenté des violations graves des droits humains et des actes de violence commis par des membres de l’armée burundaise, des Imbonerakure et des groupes armés burundais.

« Des militaires burundais, des Imbonerakure ont violé, enlevé, détenu arbitrairement et maltraité des civils congolais, et pillé leurs biens », affirme l’IDHB qui indique avoir recueilli des témoignages de victimes ou de leurs proches.

Des cas précis montrent par exemple que plusieurs femmes congolaises ont été violées en septembre 2022.

« Des militaires burundais ont violé une Congolaise de 27 ans et sa belle-sœur de 16 ans, devant ses trois enfants. Et en octobre 2022, un Imbonerakure a inséré le canon de son arme dans le sexe d’une femme congolaise devant ses enfants », rapporte l’IDHB qui dénonce également des enlèvements de femmes opérés par des combattants de Red-Tabara, un groupe armé burundais basé dans le Sud-Kivu et considéré par les autorités burundaises comme « un mouvement terroriste ».

Passé

Certains hauts gradés envoyés en RDC sont cités dans plusieurs abus commis dans le passé au Burundi. L’Organisation demande au gouvernement et aux organismes intergouvernementaux d’initier une enquête indépendante, leur retrait des opérations de maintien de la paix et, le cas échéant, leur poursuite en justice.

‘’Si cela n’est pas fait, il n’y aura pas de justice pour les victimes congolaises, et les auteurs de violations des droits humains au sein de l’armée burundaise continueront d’être promus et récompensés », s’indigne l’Initiative des droits humains au Burundi.

L’organisation indique avoir soumis le rapport et les allégations aux autorités militaire et administrative en RDC et au Burundi. Seul le chef d’état-major burundais, le lieutenant général Prime Niyongabo a promis de réagir, à la seule condition de rencontrer physiquement l’IDHB. Mais pour cette dernière, étant donné qu’il est difficile de rencontrer le général Prime Niyongabo, a proposé d’utiliser un téléphone, mais, selon l’IDHB, jusqu’au moment de la publication de ce rapport, il n’avait toujours pas réagi.

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Photo d’archives : un convoi de militaires burundais au Congo

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