Tanzanie : Deux jeunes hommes enlevés au camp de Nduta

Tanzanie : Deux jeunes hommes enlevés au camp de Nduta

Les disparitions forcées prennent une ampleur inquiétante au camp de réfugiés burundais de Nduta. En moins de 10 jours, deux personnes sont portées disparues. Leurs familles s’inquiètent pour leur vie. (SOS Médias Burundi)

Le premier a été porté disparu le 5 septembre dans l’après-midi. Il s’appelle Moïse Niyokwizera, habite la zone II dans le camp de Nduta, en Tanzanie.  Ses proches indiquent qu’il aurait répondu à un appel de l’un des responsables des gardiens civils du camp, communément appelés Sungusungu avant de disparaître.

«Il était chez lui au village 2, numéro 9. Son téléphone mobile a sonné et il est allé rencontrer un des chefs des Sungusungu. Il a répondu à l’appel comme si c’était quelqu’un de familier qui l’appelait. Aucune trace de Moïse depuis, » témoignent ses proches.

Deux jours après, sa famille est allée le chercher à la police et dans différents cachots du camp sans succès.

L’autre disparu est un homme du nom de Léonidas  Niyonkuru, connu sous le surnom de Majenjegeri habitant la zone 15, du village 2 numéro 9. Il a disparu le 10 septembre 2019.

«Il a été arrêté pendant la nuit par des inconnus alors qu’il était chez lui. Dans un premier temps, certaines sources disaient qu’il aurait été arrêté par la police. La famille est allée le chercher à la police qui a nié l’avoir interpellé, » précisent des sources familiales.

Ces disparitions forcées inquiètent des réfugiés burundais dans le camp de Nduta.

«Ces disparitions en cascade nous préoccupent. C’est inconcevable que des gens soient arrêtés en plein camp et que la police dit ne rien savoir. Nous croyons que c’est un silence complice, » font-ils remarquer.

Les proches des disparus s’inquiètent pour la vie des leurs et se sont confiées au HCR. Selon des sources locales, les responsables du HCR ont indiqué qu’ils vont contacter la police qui assure la garde du camp pour exiger des enquêtes et fournir des informations aux familles.

Ces cas de disparitions forcées sont devenus monnaie courante dans les camps de réfugiés burundais en Tanzanie. Certaines personnes sont retrouvées dans des cachots et des prisons de la police, accusés de “perturber la sécurité” ou de “collaborer avec des groupes politiques ou des mouvements armés ”.

En juin dernier, une liste d’une vingtaine de réfugiés portés disparus en une année a été remise au HCR par des réfugiés burundais qui l’ont accusé d’inaction face à cette situation.

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