Gitega : des mesures de sécurité aux conséquences néfastes

Gitega : des mesures de sécurité aux conséquences néfastes

L’autorité provinciale à Gitega (capitale politique) a dernièrement arrêté une série de mesures visant à renforcer la sécurité. À part la réduction du nombre d’heures d’ouverture des débits de boissons, les responsables administratifs ont également suspendu les activités de transfert de crédits via les compagnies de téléphonie mobile. (SOS Médias Burundi)

Ils sont nombreux à dénoncer les mesures qu’ils qualifient de « punitives ». Ils ont témoignés à SOS Médias Burundi. « J’ai terminé les études supérieures en 2016 à l’Institut Supérieur d’Agriculture de Zege ici à Gitega. Depuis, je suis au chômage. Pour ne pas croiser les bras,  j’ai commencé une activité génératrice de revenus en l’occurrence le transfert de crédits.  Chaque mois, je peux gagner  150.000 Fbu », raconte un jeune homme rencontré dans la ville de Gitega qui estime qu’il lui sera très difficile maintenant de payer son loyer et de survivre.

Vue du quartier Shatanya de Gitega, la capitale politique du Burundi

Il n’est pas le seul à se plaindre. Plusieurs autres personnes qui vivaient de l’activité à l’instar de cette jeune lauréate de l’Institut Paramédical subissent les mêmes conséquences. «Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai cherché un emploi sans succès, ce qui m’a poussée à me lancer dans le transfert de crédits », indique la jeune femme qui obtenait une somme variant entre 100 et 150000 Fbu par mois.

Des tenanciers de bars ne sont pas épargnés par les retombées de la mesure

Ils disent travailler à perte. « Avant la mise en application de la décision, je pouvais facilement vendre 7 kg de viande et 10 casiers de boissons. Mais, aujourd’hui, c’est à peine que j’écoule 3 kg et 4 casiers », révèle un tenancier d’un débit de boissons dans le quartier de Musinzira, dans le centre de Gitega.

Des commerçants et habitants demandent à l’autorité locale de suspendre la mesure. «On n’est pas contre le bien-être et la sécurité de notre province mais les forces de sécurité sont payées pour y veiller et nos activités ne constituent pas de danger pour la sécurité », disent des commerçants.

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