Des maisons détruites suite aux travaux de bitumage de la route Gitega-Kibumbu
Plusieurs maisons ont été détruites, d’autres sont sous menaces à cause des travaux de réhabilitation de la route Kibumbu-Gitega. (SOS Médias Burundi)
SOS Médias Burundi a récolté plusieurs témoignages des habitants et d’un élu local.
«Je n’ai pas été averti, j’ai vu la machine détruire les cultures de bananiers, les caféiers et les arbres d’eucalyptus dans ma propriété. J’ai pas reçu d’indemnités », se plaint Nicodème Ndikumana, un des habitants de la colline de Kibiri dans la commune et province de Gitega (centre du Burundi).
«Alors que j’allais récolter, mes cultures de pommes de terre, patates douces, maïs et avocatiers ont été détruits par les machines. Pour le moment, il m’est difficile de trouver de quoi nourrir mes enfants », raconte Stany Nduwimana, un autre habitant de la même colline.
«C’est incompréhensible, ma maison a été détruite. J’ai été obligé de louer une maisonnette avec mon épouse et nos cinq enfants. Comment est-ce qu’ils peuvent démarrer les travaux alors qu’ils n’ ont pas encore donné les indemnités aux ayants droits », se lamente Pascal Ndimurwanko qui précise qu’il lui est difficile de tenir face à cette situation.
« Ma maison située tout près de la route qui servait de bar a été détruite. Les autres chambres servant de boutiques que je faisais louer ont aussi été détruites. Avec les revenus que je tirais des loyers, je parvenais à payer les frais scolaires des enfants ainsi que les soins de santé. Pour le moment, je suis obligé de contracter des dettes pour envoyer mes enfants à l’école », indique Jacqueline Habonimana, une femme qui habite la même localité. Elle fait savoir pourtant qu’il y a des familles délocalisées de leurs terres sur les collines voisines qui ont été indemnisées.
Gedéon Nzeyimana, chef de colline de Kibiri dénonce le fait que l’entreprise Chinoise dénommée Human Construction Engeneering Group qui a gagné le marché de bitumage du tronçon de 24 km, Gitega -Kibimba a usé de «violence en faisant intervenir des policiers pour chasser des habitants avant de détruire leurs biens sans payement d’indemnités ». Il demande aux services concernés de trouver des solutions à ce problème.
