Tanzanie : les réfugiés burundais sommés de rentrer avant les élections générales de mai prochain

Tanzanie : les réfugiés burundais sommés de rentrer avant les élections générales de mai prochain

Les représentants des ministères des Affaires Extérieures et de l’Intérieur tanzaniens ont tenu une réunion extraordinaire jeudi de cette semaine au camp de Nduta en Tanzanie en vue d’inciter les réfugiés à rentrer. Les représentants des réfugiés ont reçu un message clair : stimuler leurs pairs pour un retour volontaire avant les prochaines élections au Burundi.  (SOS Médias Burundi)

Jeudi de cette semaine, deux représentants de deux ministères clés en charge des réfugiés ont rencontré les délégués de toutes les couches des réfugiés burundais à Nduta. Il s’agissait des ministères des Affaires Extérieures et de l’Intérieur. Etaient conviés à cette réunion extraordinaire tous les chefs de zones, les représentants des jeunes, des femmes, des personnes âgées et des activistes ainsi que les représentants des clubs culturels et sportifs.

La réunion a commencé à 15 heures et s’est clôturée à 20 heures. Dans cette réunion, le mot d’ordre était formel.

«Ils nous ont sommés de faire une sensibilisation intense pour le rapatriement volontaire pour tous les réfugiés », indiquent certaines sources qui ont pris part à cette rencontre.

La Tanzanie argue que la paix et la sécurité sont revenues au Burundi

“Nous avons envoyé des émissaires au Burundi pour constater les faits et leurs rapports montrent que la paix, la sécurité et la stabilité règnent sur tout le territoire national. Raison pour laquelle vous devez rentrer chez vous pour aider vos compatriotes à construire le pays”, ont fait savoir ces autorités tanzaniennes.

Des échéances et dates limites ont été fixées et concernent tous les réfugiés des différents camps burundais.

“Préparez-vous, le pays va entrer dans des phases politiques importantes caractérisées par des élections et vous devez y participer. Donc, soyez informés que nous voulons que le dernier Burundais rentre avant le 1er avril 2020”, ont-ils insisté.

Plusieurs inquiétudes se lisent chez les Burundais installés dans les camps en Tanzanie

“Pourquoi disent-ils qu’il s’agit d’un rapatriement volontaire alors que le HCR n’était pas associé dans cette réunion. Il s’agit ni moins ni plus d’un plan concocté par le Burundi pour nous faire rentrer avant les élections et montrer à la communauté internationale que ces élections sont inclusives et que même les réfugiés sont rentrés pour voter”, estiment-ils.

Cependant, ils disent qu’ils ne comptent pas baisser les bras.

“Nous n’allons pas céder à ces intimidations. Nous préférerons mourir ici au lieu d’aller mourir au Burundi. Même s’il advenait que la Tanzanie use de la force, nous n’allons pas monter dans leur camion”, font remarquer ces réfugiés.

Des représentants de réfugiés indiquent qu’ils n’envisagent pas prêcher par le modèle pour se faire enregistrer sur les listes pour un retour volontaire.

“La décision de rentrer est individuelle et non collective car même en prenant le chemin d’exil, personne n’a consulté l’autre” laissent-ils entendre.

En octobre dernier, la Tanzanie avait menacé de faire rentrer tous les réfugiés burundais “de gré ou de force”. Le HCR s’est opposé à ce programme. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, nationales, régionales et internationales ont crié à la violation grave des conventions régissant les réfugiés, demandeurs d’asile et apatrides. Et la Tanzanie s’est ensuite rétractée.

Pour le moment, la Tanzanie a indiqué que “c’est la fin des blagues” et ces Burundais demandent le concours des mêmes intervenants pour plaider en leur faveur.

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