Reprise des rondes nocturnes au camp de réfugiés burundais de Nduta

Reprise des rondes nocturnes au camp de réfugiés burundais de Nduta

Le président du camp en même temps représentant du gouvernement tanzanien a tenu une réunion à l’endroit de tous les chefs des zones au camp de réfugiés burundais de Nduta, ce jeudi. Parmi des mesures prises, la restauration des rondes nocturnes tenues par les réfugiés eux-mêmes. La mesure a été motivée par la recrudescence de l’insécurité, selon l’autorité tanzanienne. (SOS Médias Burundi)

Il s’agit d’une réunion qui se tient deux fois le mois entre les administratifs du camp de réfugiés de Nduta et le représentant tanzanien, responsable dudit camp. Normalement, c’est une rencontre d’échange d’information.

Cependant, celle de ce jeudi avait d’autres visées, selon des participants.

“C’est normal qu’on se rencontre chaque fois le mois pour se donner des nouvelles et échanger sur les problèmes qui hantent le camp de Nduta. C’est devenu une routine. Mais ce jeudi, ce n’était pas une réunion comme les autres. Nous avons reçu des directives de la part du président du camp. On n’a même pas eu droit à la parole. Il a dit que nous aurons la parole chez nous”,  racontent des chefs de zones qui ont pris part à la réunion.

Plusieurs mesures ont été dictées par ce cadre du ministère de l’intérieur tanzanien.

“Désormais, on va restaurer des rondes nocturnes car des cas d’insécurité se font de plus en plus remarquer et plusieurs malfaiteurs circulent dans le camp. Et puis, les permissions de sortir du camp sont de nouveau suspendues sauf en cas de force majeure”, a intimé aux chefs de zones le président du camp.

L’officiel tanzanien s’en est pris également aux nouveaux demandeurs d’asile.

“Ce sont ces gens même qui sont venus perturber la sécurité du pays, vous devez les dénoncer là où ils se cachent. Celui qui sera attrapé sera directement remis aux autorités burundaises. Et les réfugiés, les chefs de zones, chefs de villages et les chefs de dix ménages qui seront surpris en train de cacher les nouveaux demandeurs d’asile seront punis comme des fauteurs de troubles” a-t-il menacé.

La commercialisation  des boissons alcoolisées même la bière industrielle a été aussi interdite jusqu’à nouvel ordre.

Il a insisté que la vigilance doit être redoublée du côté de la police et des civils qui gardent ledit camp.

Les réfugiés disent être préoccupés par les mesures.

“Sûrement que nous allons de nouveau assister à des disparitions forcées et des arrestations arbitraires. Normalement c’est la Tanzanie, pays d’accueil qui devrait assurer notre sécurité mais voilà que nous sommes appelés à nous sécuriser nous-mêmes à travers des rondes nocturnes” laissent entendre ces réfugiés.

Ils demandent au HCR de ne pas rester passif face à ce qu’ils qualifient de violations des conventions qui protègent tout réfugié et demandeur d’asile.

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