Photo de la semaine : abapishi ou ces femmes qui rafraîchissent les pêcheurs

Abapishi, c’est le nom que portent les femmes qui tiennent de petits restaurants dans la partie sud-ouest du Burundi sur les bords du Lac Tanganyika. Elles préparent de la nourriture pour les pêcheurs. C’est un métier qui permettent à plusieurs femmes de faire vivre leurs familles.( SOS Médias Burundi)

Selon plusieurs témoignages des femmes dites « Abapishi » dans la commune de Nyanza-Lac (province de Makamba, sud du Burundi) où notre reporter s’est rendu, le métier est plus que salutaire pour beaucoup de ménages.

«Je suis veuve. J’ai quatre enfants, deux filles et deux garçons. Je parviens à payer leurs frais scolaires et le loyer sans mendier grâce à l’argent que je tire de cette activité » , a indiqué très fière une veuve rencontrée à la plage de pêche de Mvugo.

À la plage de pêche de Muguruka, des femmes qui font le même commerce disent également ne vivre que de ça. Elles estiment que c’est un honneur pour elles de contribuer pour le développement de leurs familles. «Je ne peux pas croiser les bras et attendre que mon mari fasse tout. Ce commerce me permet d’aider mon mari dans l’accomplissement des tâches familiales. Mon mari est très fier de moi car je l’épaule », a  raconté l’une des femmes qui passent des journées au port de pêche de Muguruka.

Ces femmes brisent des préjugés pour travailler. «Ce n’est pas un métier facile. Nous sommes souvent accusés de nous prostituer avec des pêcheurs. Mais nous connaissons notre objectif. Moi par exemple, je me lève très tôt pour venir ici afin de pouvoir subvenir à mes besoins sans compter sur qui que ce soit. J’ai déjà accompli beaucoup de choses. C’est moi qui ai par exemple acheté les tôles d’une maison en matériaux durables que mon époux a construite », a témoigné une femme à la plage de pêche de Mukungu. Elle dit se sentir utile pour sa famille et la société.