Plus de 1600 adeptes de la prophétesse Zebiya Ngendakumana refoulés de la RDC
Accusés de vivre irrégulièrement sur le sol congolais, ils sont arrivés à bord des camions de la police et de l’armée en provenance de la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu à l’est de la RDC. La remise a eu lieu au poste frontalier de Kavimvira entre les provinces Bujumbura (Burundi) et du Sud-Kivu (RDC). Ces Burundais disent pourtant craindre pour leur sécurité. (SOS Médias Burundi)
Selon leurs propos, les adeptes de la prophétesse Zebiya Ngendakumana avaient fui la répression dont ils faisaient objet. « On nous a réprimés, et certains d’entre nous ont été assassinés par les forces de sécurité burundaises. Nous sommes victimes de notre foi. Nous ne cédérons jamais, vaut mieux mourir en martyr au lieu d’abandonner notre foi » a indiqué Claver, ancien prélat de l’église catholique devenu adepte de la prophétesse.
Des membres de la secte qui ont témoigné à SOS Médias Burundi sont catégoriques. « Nous retournerons au Congo un jour « , disent-ils.
« Ce n’est pas la première fois qu’on est refoulé de la RDC, mais notre arme c’est notre foi. Au Burundi, la laïcité n’existe que dans les papiers. Elle est quasi inexistante », a lâché Julienne, une ancienne employée de la banque centrale.
Tous ces Burundais (1628 selon les autorités congolaises, et 1598 selon les officiels burundais) ont été acheminés dans un premier temps dans un centre se trouvant dans la zone de Gatumba en commune de Mutimbuzi dans la province de Bujumbura (ouest du Burundi).
D’après notre reporter, les hommes ont été isolés et doivent être interrogés par la police.
Selon des sources proches de l’administration provinciale à Rumonge (Sud-Ouest), les hommes du groupe seront conduits à la prison centrale de Murembwe à Rumonge au moment où les femmes et les enfants vont être admis dans un centre d’accueil dans la même province.
La police a interdit aux familles et proches de s’approcher des leurs.
Les adeptes de la prophétesse Zebiya Ngendakumana communément appelée » prophétesse de Businde » avaient été chassés par les autorités du Nord-Kivu le 16 mars. Zebiya Ngendakumana est recherchée par la justice burundaise qui l’accuse depuis 2014 d' »incitation à la désobéissance civile et au soulèvement ».
