Des dissidents de l’Uprona s’associent au CNDD-FDD
Des anciens membres du parti Uprona ont tenu une réunion ce samedi dans la zone urbaine de Musaga (Sud de la ville de Bujumbura). Dirigés par un certain Isidore Mbayahaga, leur a sommé de voter pour le candidat du parti CNDD-FDD, le général Evariste Ndayishimiye. (SOS Médias Burundi)
Les dissidents se sont d’abord prononcés contre le candidat présidentiel de leur parti. Pour eux, la candidature de Gaston Sindimwo viole la loi. «Les organes dirigeants du parti Uprona ont terminé leur mandat le 14 septembre 2019. On a longuement attendu qu’ils convoquent une réunion pour mettre en place de nouveaux organes en vain . Donc toute les décisions prises après cette date sont nulles.Pour ce, on ne reconnait pas Gaston Sindimwo comme candidat du parti Uprona», s’est défendu ce pasteur proche du couple présidentiel .
Dans la réunion, Isidore Mbayahaga a accusé le président du parti Uprona Abel Gashatsi et l’actuel premier vice-président de la République d’avoir dilapidé des biens du parti. Selon ses dires, le parti créé par Louis Rwagasore, héros de l’indépendance du Burundi a perdu au moins sept de milliards de francs burundais (environ trois millions cinq cents dollars), pillés par l’équipe dirigeante. « C’est pourquoi ils nous ont chassés du parti. On avait dénoncé le plan ».M.Mbayahaga a appelé son groupe à voter pour le général Evariste Ndayishimiye, candidat du parti CNDD-FDD ».
Sur son compte Twitter, Gaston Nsindimwo a félicité le candidat du parti CNDD-FDD qui vient d’avoir le soutien de certains de ses compères. « Nous félicitons le candidat du CNDD-FDD d’avoir le soutien de certaines brebis égarées de l’Uprona afin de voter pour le CNDD-FDD. Notre souhait est que le vote soit libre et démocratique »,a-t-il écrit.
Contacté, le porte-parole du parti Uprona a indiqué que le parti n’avait organisé aucune activité politique en mairie de Bujumbura. « Il s’agirait d’anciens membres qui ont été chassés du parti pour avoir commis des fautes et qui peuvent être manipulés par n’importe quel politicien à la veille des élections « , a-t-il réagi.
Le groupe qui a juré fidélité à l’homme qui a plus de chance de gagner la prochaine présidentielle n’avait pas demandé une autorisation préalable avant de tenir la réunion. » Quand le chef de zone s’est rendu sur les lieux pour s’enquérir de la situation, les choses ont mal tourné. Le commissaire municipal de la police lui a refusé l’accès à la salle de réunion. Il lui a ensuite ordonné de quitter l’endroit. Antoine Rumenyetso s’est également vu retirer sa garde « , relatent des témoins de la scène.
Depuis plus de quatre ans, le chef des dissidents fait partie des pasteurs privilégiés pour prêcher lors des croisades organisées par le CNDD-FDD et la famille du président Nkurunziza. L’Uprona reste aujourd’hui le parti qui défend les intérêts de la minorité Tutsi. En 2000, c’est ce parti qui a négocié avec les groupes armés Hutu pour mettre fin à une décennie de guerre civile qui a coûté la vie à environ 300 000 Burundais.
