La famille de feu monseigneur Joachim Ruhuna réclame justice

La famille de feu monseigneur Joachim Ruhuna réclame justice

24 ans après sa mort, les membres de sa famille réclament que des auteurs de son assassinat soient jugés conformément à la loi.C’était au cours d’une célébration eucharistique de ce samedi à la cathédrale Christ Roi de Mushasha. Abbé Liboire Kagabo qui a dirigé cette messe a indiqué que monseigneur Ruhuna a été victime de son appartenance ethnique comme ça a été le cas pour d’autres citoyens burundais. (SOS Médias Burundi)

Devant plusieurs chrétiens de la capitale politique Gitega ( centre du Burundi) et des membres de la famille de l’homme de Dieu, Abbé Kagabo a indiqué que monseigneur Ruhuna était prêt à mourir pourvu que  » le Burundi retrouve une paix durable ».

Il a aussi déploré le fait que des citoyens burundais continuent d’être tués pour les mêmes causes que celles qui ont emporté l’archevêque de Gitega en 1996.

Il a demandé aux Burundais de changer de comportement et de suivre le bon exemple de monseigneur Joachim Ruhuna.

Quant à sa famille, elle exige la vérité sur son assassinat. Elle dit avoir soif de connaître les auteurs et les mobiles de son meurtre. Des proches qui se trouvaient à la messe de ce samedi ont prêche « la réconciliation et le pardon entre Burundais malgré la douleur d’avoir perdu un artisan de la paix ».

L’ancien archevêque de Gitega était apprécié par les membres des deux ethnies majoritaires au Burundi qui s’entretuaient à l’époque.
« Nous n’oublierons jamais ce serviteur de Dieu qui nous a cachés alors que des extrémistes Tutsis allaient nous assassiner », ont témoigné des intellectuels et commerçants Hutus de la ville de Gitega.

L’ancien représentant du Saint Père à Gitega a été assassiné le 9 septembre 1996 d8ans une embuscade d’hommes armés non loin de la rivière Mubarazi. C’est entre les communes de Mutaho et Bugendana, en province de Gitega.
Il rentrait d’une mission de travail du Grand Séminaire de Burasira en passant par la paroisse de Gitongo .

Messe en mémoire de l’ancien archevêque de Gitega, samedi 12 septembre 2020

À l’époque, les deux communes ainsi que la commune de Gihogazi en province de Karusi ( centre-est) étaient en proie à des combats entre l’armée burundaise dominée par des Tutsis et des rebelles Hutus des FDD(Forces de Défense de la Démocratie), qui deviendront plus tard le CNDD-FDD.
Ce sont ces derniers qui occupaient la localité où il a été tué.

Le 9 septembre de chaque année ,le synode diocésain de Gitega a décidé une journée dédiée au pardon et à la renonciation, une information que nous devons à Abbé Zénon Ndayiragije, père supérieur de la congrégation des apôtres du bon pasteur et de la reine du cénacle.

Le 23 juillet 1996, l’ancien archevêque de Gitega avait qualifié de  » maudits », des rebelles qui avaient massacré 648 Tutsis dans un camp de déplacés à Bugendana. L’attaque a été attribuée aux FDD. Les victimes avaient fui des tueries qui ont suivi l’assassinat du premier président Hutu démocratiquement élu, Melchior Ndadaye en octobre 1993. En 1996, au nom de l’église catholique du Burundi, l’ancien président de la conférence des évêques catholiques du Burundi monseigneur Bernard Bududira avait ouvertement accusé les FDD d’avoir tué le prélat. Deux autres personnes dont une sœur catholique qui se trouvaient dans le même véhicule que lui ont été tuées.

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