Ituri (RDC) : une dizaine de morts dans une attaque armée

Au moins 14 personnes ont été tuées hier dans une attaque armée dans le village de Ndalya sur le territoire d’Irumu. C’est sur l’axe routier Béni-Bunia en province de l’Ituri (Est de la RDC). Les auteurs de l’attaque sont assimilés aux rebelles ougandais ADF (Forces Alliées Démocratiques). La société civile locale déplore d’interminables attaques qui coûtent la vie à des citoyens innocents. (SOS Médias Burundi)

Salon des témoins oculaires, les assaillants ont fait incursion dans le village aux environ de 10h alors que des chrétiens étaient en pleine prière. « Moi, je suis parvenu à me cacher. J’ai vu les rebelles tuer les gens sans distinctions: enfants, femmes et hommes. Ils ont pris leur temps. ce qui est horrible, parmi eux se trouvaient aussi des femmes et des enfants qui les aidaient à porter le butin » se souvient avec amertume un rescapé.

La Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH) antenne d’Irumu dresse un bilan provisoire de 13 morts et plus de 20 autres personnes gravement blessées.

Des habitants eux parlent de 14 personnes tuées déjà identifiées. « La région est encore en deuil. Il est pour le moment difficile de donner un bilan définitif, on n’est pas sûr d’avoir tout et bien compté les victimes. Les corps sont encore allongés chacun où il a été tué. Les blessés ont été évacués à Eringeti, à quelques kilomètres du lieu de l’attaque pour des soins », a indiqué à SOS Médias Burundi ce lundi Christophe Munyanderu, coordonnateur locale de la CRDH.

En plus des personnes tuées, plusieurs maisons ont été pillées, d’autres incendiées par les rebelles. Des habitants dénoncent l’inaction des force de sécurité et l’armée lors de l’attaque. « Les rebelles ont pris du temps pour tuer, brûler et piller des bien sans se soucier de rien. Il y a eu du bruit d’armes à feu, nous avons lancé l’alerte, mais les militaires installés à quelques centaines de mètres ne sont pas intervenus. Quel est leur rôle? On ne comprend pas ce qui se passe ici », regrettent en colère des rescapés.

L’administrateur du territoire d’Irumu qui confirme l’attaque, indique que « l’ennemi a contourné les positions de l’armée pour s’en prendre aux civils ».

Des habitants d’Ituri pensent que des responsables militaires de la localité seraient impliqués dans les attaques. Ils regrettent qu’à chaque fois qu’une attaque est perpétrée contre un village, des positions militaires de l’armée régulière n’interviennent pas. « Il faut que les responsables militaires soient interrogés par la justice. Nous demandons aussi qu’on change les équipes qui viennent de passer plusieurs années ici et qu’on emmène de nouveaux militaires », exigent des villageois de Ndalya.

Le commandant des opérations militaires dans la région d’Irumu n’a pas encore réagi.

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Photo : une partie du village de Ndayla