Burundi : 200 morts dans les violations des droits humains au Burundi en 2020, selon les USA

Burundi : 200 morts dans les violations des droits humains au Burundi en 2020, selon les USA

Le département d’État américain, dans un rapport publié ce 1 avril, soulève des violations graves des droits humains commises au Burundi dont les exécutions extrajudiciaires et des cas de torture. Les victimes, les membres de l’opposition pour la plupart, sont d’abord arrêtées arbitrairement ou kidnappées, torturées puis finissent dans les prisons ou sont tuées et jetées dans des places publiques souvent avec des traces de torture sur leurs corps, accuse le rapport. (SOS Médias Burundi)

Ce document du département d’État américain qui cite plusieurs rapports des organisations locales et internationales indique que les auteurs, qui sont souvent des membres des forces de sécurité et de la ligue des jeunes du CNDD-FDD, les Imbonerakure sans oublier des agents des renseignements ainsi que des fonctionnaires de l’administration publique, ne sont pas poursuivis par la justice.

Citant les résultats de beaucoup d’enquêtes sur le Burundi, le département d’État américain parle de plusieurs violations de droits humains dont des exécutions extrajudiciaires, des arrestations arbitraires, des enlèvements et des tortures des opposants et des individus perçus comme opposants.

Un de ces rapports est celui d’une organisation non gouvernementale interdite au Burundi, mais qui a continué à opérer à partir de l’extérieur, la Ligue Iteka.

Ce document parle de « 205 cas de tueries jusqu’au début du mois d’octobre » rapportés par la plus ancienne organisation de défense des droits humains au Burundi.

Ces informations sont confirmées par la commission d’enquête des Nations-Unies sur le Burundi, selon ce nouveau rapport.

Même si elle n’a pas accès au territoire burundais, cette commission est parvenue à interviewer 300 victimes, témoins et d’autres personnes qui vivent au Burundi et à l’extérieur du pays. «Bien que des corps portant des traces de violences aient continué d’être découverts dans des lieux publics, les autorités n’ont pas tenté d’établir l’identité des victimes ou les circonstances de leur mort », s’indignent les enquêteurs. «Les Imbonerakure bénéficient d’une grande latitude dans l’exercice de leurs activités, conférée par les autorités burundaises qui ont les moyens de les contrôler et d’une impunité quasi-totale », souligne le document.

Les enquêteurs ont également insisté sur d’autres violations des droits humains notamment des restrictions sur les libertés d’expression, de la presse et des arrestations injustifiées des journalistes.

Covid-19

«Des condition carcérales sont difficiles avec une surpopulation dans les prisons. Celle de Muramvya (centre du Burundi) va jusqu’à 771% de sa capacité d’accueil selon le rapport de la commission onusienne cité par le document du département d’État américain.
La prison centrale de Bujumbura (capitale économique) étant remplie à plus de cinq fois de sa capacité », spécifie le rapport.

Le système sanitaire n’y est presque pas : pas de toilettes, d’eau ni de lumière. «Certains médias ont rapporté des cas de prisonniers présentant les symptômes du Covid-19, certains en sont décédés, notamment dans les prisons centrales de Bujumbura et de Ngozi (nord du Burundi)».

Au mois d’août dernier, les 13 prisons officielles du Burundi qui ont une capacité de près de 4200 prisonniers avaient plus de 12100 détenues. Ces infrastructures ont été construites avant 1965.

Selon le nouveau rapport du département d’État américain, il n’y a pas d’accès à la justice équitable pour les victimes « souvent arrêtées en violation des procédures légales, poursuivies pour des questions politiques et détenues dans des conditions difficiles, quelque fois dans des prisons non officielles ».

Toutefois, citant différents rapports, les États-Unis saluent une passation de pouvoir pacifique après des élections de 2020 émaillées d’irrégularités, et qui se sont déroulées sans observateurs étrangers.

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Photo : des jeunes gens enfermés sous des sièges dans un pickup de la brigade anti émeutes, juillet 2016.

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