RDC-Beni : une manifestation anti-Monusco violemment réprimée par la police dans la ville de Beni
Des policiers ont empêché une manifestation pacifique des femmes et élèves organisée ce matin dans la ville de Beni dans la province du Nord-Kivu à l’est de la République Démocratique du Congo. Ils réclamaient le départ des casques bleus des Nations-Unies déployés dans la région de Beni et Ituri qu’ils jugent inefficaces dans la répression des groupes armés. (SOS Médias Burundi)
Des femmes et élèves ont envahi les rues et boulevards après le culte oecuménique de ce matin organisé par des femmes de la ville de Beni. Un message de soutien et solidarité aux victimes des tueries attribuées aux ADF (Forces Démocratiques Alliées), un groupe armé d’origine ougandaise, selon les organisatrices. « Après la messe, plusieurs centaines de femmes et enfants ont envahi les boulevards en scandant des chansons pour exiger le retour de la paix et de la sécurité dans cette zone », disent des organisatrices. « Pendant ce temps, plusieurs autres groupes de jeunes ont barricadé le boulevard au niveau du Rond-point du 30 Juin jusqu’à la base de la Monusco au quartier Boikene », raconte un habitant qui indique avoir vu certains manifestants entrain de brûler des pneus sur les grandes artères de la ville de Beni.
Pour empêcher un groupe de femmes qui se dirigeaient aussi à la base de la Monusco, des policiers de l’unité du groupe mobile d’intervention (GMI), ont tiré plusieurs balles en l’air et lancé des grenades à gaz lacrymogène pour disperser manifestantes.
Hier, des centaines d’écoliers et élèves de Beni ont observé un sit-in devant le bureau de la mairie de la ville de Beni pour exiger eux aussi le retour de la paix. Ils demandaient également une intervention personnelle du chef de l’État congolais dans le rétablissement de la sécurité à l’est de la RDC. « Des écoliers et élèves dont l’âge varie entre 7 ans et 20 ans, ont passé la nuit à la belle étoile sous la protection des forces de l’ordre et de sécurité », raconte une source militaire.
Le 5 avril dernier, le collectif des mouvements citoyens et associations membres de la société civile ont lancé une série de manifestations et journées ville morte dans l’objectif d’obtenir le départ de la Mission Onusienne et la fin de massacres à Beni et Ituri. Au moins 15 personnes ont été tuées lors des violences nées de ce mouvement.
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Photo : des manifestants devant les bureaux de la Monusco
