Nduta (Tanzanie) : les stocks de médicaments sont vides depuis deux semaines

Nduta (Tanzanie) : les stocks de médicaments sont vides depuis deux semaines

C’est la Croix Rouge qui s’occupe du volet santé dans le camp des réfugiés burundais à Nduta qui a annoncé que les stocks de médicaments sont vides depuis deux semaines. Cette organisation humanitaire indique qu’elle ne trouve pas de point d’approvisionnement en produits pharmaceutiques. Les bénéficiaires en souffrent. (SOS Médias Burundi)

D’après un volontaire médical au camp de réfugiés burundais de Nduta, le stock des produits antibiotiques est vide depuis au moins deux semaines. Ces médicaments étant les plus sollicités surtout chez les femmes et les enfants, qui constituent d’ailleurs la grande majorité de la population dudit camp.

Les conséquences sont plus remarquables. Des patients recourent à l’auto-médication. “Au poste de santé, on leur signifie qu’il n’y a pas de médicaments, et on leur oblige d’aller s’en procurer eux mêmes. Et comme ils n’ont pas de moyens, ils vont dans des pharmacies privées mais modestes. Ils s’approvisionnent mais là, on peut même trouver des comprimés conservés dans un stock avec des sacs de haricots. Pire encore, ils peuvent acheter des médicaments non appropriés à leur maladie. Ou encore d’autres Burundais font recours à la médecine traditionnelle”, déplore un volontaire humanitaire.

Début mars, la Croix Rouge a remplacé MSF (Médecins Sans Frontières) dans le domaine de la santé. Selon des sources locales, MSF a remis au nouveau prestataire tout le kit et stock médical qui pouvait suffir pour trois mois.

Les réfugiés burundais s’inquiètent. Ils se demandent ce qui va advenir dans les prochains mois. “En tout cas, le stock laissé par MSF n’est pas encore épuisé . Et puis, la Croix Rouge devrait elle aussi apprêter des médicaments pour nous prendre en charge et prouver sa capacité. Imaginez ce qui va nous arriver dans deux ou trois mois!”, s’interrogent des
Burundais.

Toutefois, la Croix Rouge tranquillise ces réfugiés. Selon une information interne, elle compte s’approvisionner d’ici peu bien que les points d’approvisionnement en produits pharmaceutiques ne sont pas facilement trouvables.

Le camp de Nduta est subdivisé en zones sanitaires, pour améliorer la qualité du service rendu. Cependant, des Burundais se lamentent que ces changements n’ont pas encore produit de bons résultats. “Beaucoup d’entre nous n’avons pas encore été informés de nos zones de ressort, ce qui fait que quand nous tombons malades, nous pouvons ne pas être soignés”, disent-ils.

Le camp de Nduta héberge plus 63.000 Burundais. Ils en appellent à la responsabilité du HCR pour assurer leur protection médicale.

_________

Photo : vue du camp de Nduta

Previous Dzaleka (Malawi) : manque d’eau potable
Next Gitega : le président de la commission de liquidation de la SOGESTAL KIRIMIRO convoqué