Burundi-Rwanda : Kagame estime que Gitega met à mal le processus de normalisation des relations diplomatiques

Burundi-Rwanda : Kagame estime que Gitega met à mal le processus de normalisation des relations diplomatiques

Dans une Interview exclusive accordée à “Jeune Afrique” , le président rwandais Paul Kagame a critiqué l’attitude du Burundi face à la normalisation des relations diplomatiques entre les deux voisins. Pour Kigali, Gitega veut une chose et son contraire. Et cela au lendemain d’une attaque au sud du Rwanda, l’armée rwandaise ayant accusé le Burundi d’abriter des assaillants alors que ce dernier rejette toute responsabilité. (SOS Médias Burundi)

D’après le président Paul Kagame, le Burundi constitue une double menace pour le Rwanda. “Quand un voisin est une source de tension pour votre pays, vous essayez de gérer ce problème, mais aussi ce qui se cache derrière. Si quelqu’un soutient l’un de mes ennemis, alors cela signifie que j’ai deux problèmes à gérer. Celui qui traverse la frontière pour m’attaquer et celui qui, dans l’ombre, le soutient”, a lâché le chef d’État rwandais.

Pourtant, Kigali reconnaît qu’il y a une avancée avec la présidence d’Evariste Ndayishimiye. “Peut-être que le changement de gouvernement a joué. Ou peut-être que le temps a aussi poussé les dirigeants burundais à se poser les bonnes questions. Pourquoi poursuivre dans cette voie ? Pourquoi continuer à alimenter ces tensions alors qu’une relation apaisée nous serait plus bénéfique qu’un conflit?”, a-t-il ajouté.

Ces déclarations sont tenues à peine au lendemain d’une attaque rebelle au sud du Rwanda. L’armée rwandaise a indiqué que les assaillants sont venus du Burundi et se sont repliés vers ce même pays, ce que la force de défense nationale du Burundi (FDNB) a catégoriquement rejeté.

Quid des “putschistes”

Pour le président Paul Kagame, le noeud du problème n’est pas à ce niveau. “Les gens ne se focalisent que sur un aspect de nos problèmes. Il y a des gens ici en France, plus encore en Belgique, d’autres en Scandinavie, qui ont fait partie de ce groupe de putschistes au Burundi. Le gouvernement burundais n’a pas demandé à ces pays de les extrader et n’a certainement pas conditionné son rapprochement avec ces pays à ces demandes”, a-t-il souligné dans les colonnes de Jeune Afrique.

Le Rwanda assure qu’il ne va pas lâcher des personnes qui sont sous protection de l’ONU. “Ces gens qui n’avaient nulle part où aller sont aujourd’hui traités comme des réfugiés. En ce qui nous concerne, nous ne pouvons pas livrer unilatéralement des gens qui sont venus trouver refuge chez nous. Ce que nous pouvons en revanche garantir, c’est que, aussi longtemps qu’ils seront là, ils ne pourront pas s’organiser à partir de notre territoire pour attaquer le Burundi. Maintenant, si quelqu’un veut nous les reprendre pour les remettre au Burundi, alors il en assumera les conséquences”, a déclaré l’homme fort de Kigali.

D’après les chiffres du HCR, le Rwanda abrite actuellement plus de 50.000 réfugiés burundais.

___________________

Photo :Paul Kagame, le président de la république du Rwanda / DR

Previous Beni (RDC) : 13 morts dont un responsable local et sa femme
Next Kirundo : deux personnes tuées à la machette