Dzaleka (Malawi) : l’heure est à récolte

Dzaleka (Malawi) : l’heure est à récolte

Des réfugiés burundais du camp de Dzaleka au Malawi se félicitent d’une bonne récolte qu’ils ont eue à la fin de cette saison. Ils indiquent que la récolte leur aide actuellement à alterner la ration avec celle distribuée par le HCR jugée « trop insuffisante ». Aux réfugiés qui n’attendent que le repas du HCR, leurs confrères conseillent de s’adonner à l’agriculture même s’ils confirment que trouver des terrains demande un capital conséquent. (SOS Médias Burundi)

La récolte concerne généralement le maïs et du riz, mais il y a également des champs de légumes comme des tomates, des aubergines ou encore des amarantes.
La récolte est bonne pour cette saison qui se clôture, selon des réfugiés burundais qui pratiquent l’agriculture vivrière. « Je suis content car je viens de récolter au moins 300 kg de maïs, 200 kg de haricots et un peu de tomates. En tout cas, je vais passer un bon moment avec ma famille de 3 membres”, se réjouit Félix, père de famille.

Comme ses pairs, il affirme que « Dieu lui a sourit », les prix des produits vivriers ayant grimpé au marché. “1kg de haricot est passé de 450 (0.5$) à 600 Malawian Kwacha (0.7$), celui du riz qui s’achetait à 500 Malawian Kwacha coûte actuellement 800. De même pour la farine de maïs, l’huile et le sel de cuisine. Donc, on va manger notre propre récolte”, soupirent-ils.

Des défis

Selon les intéressés, le seul problème pour pratiquer l’agriculture est le manque de terrain. “On doit travailler et gagner au moins 50.000 Malawian Kwacha (63$) afin de trouver les moyens de louer un hectare exploitable en deux saisons. C’est le même terrain que l’on subdivise en parties selon les cultures qu’on veut y mettre », expliquent-ils.

L’autre choix, c’est quand ils font un compromis avec les propriétaires de terres. « Ou alors, on laboure le champ et le propriétaire amène des semences et vous partagez la récolte”, confient-ils tout en saluant l’honnêteté des Malawites.

Félix et ses amis conseillent aux autres Burundais de ne pas croiser les bras et de ne pas compter seulement sur l’assistance du HCR. “Oui c’est pénible et exigeant pour quelqu’un qui n’est pas habitué à des travaux champêtres, mais c’est bénéfique. Qu’ils essayent eux aussi. C’est la vie d’exil et ça nous apprend à nous adapter ”, concluent-ils. Le camp de Dzaleka héberge plus de 11.000 Burundais qui ont fui en 2015.

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Photo : une femme et un homme réfugiés dans un champ de cultures à Dzaleka, mai 2021

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