Burundi : le ministre en charge de la sécurité ne veut plus de policiers derrière n’importe qui
Le ministre ayant en charge la sécurité a tenu ce mercredi une réunion à l’endroit des officiers de la police récemment nommés pour diriger les commissariats provinciaux de la police. Gervais Ndirakobuca a annoncé à cet effet que les civils qui n’occupent pas des hautes fonctions ne devraient plus avoir des policiers qui assurent leur sécurité. (SOS Médias Burundi)
Depuis la crise de 2015 relative à un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza, pas mal de civils ont pris l’habitude de se faire accompagner par des policiers qui assurent leur sécurité. Parmi eux, il y a des membres influents du parti au pouvoir le CNDD-FDD, des opérateurs économiques et représentants de la société civile proches du pouvoir, des membres des familles des hauts responsables du pays, les épouses et enfants de certains cadres,… Sur certaines écoles, il y a aussi des policiers ou même des militaires qui accompagnent les enfants des hauts cadres.
Le ministre Ndirakobuca veut mettre fin à cette pratique. Il a demandé à l’inspection générale de la police de « rappeler tous ces policiers dans les casernes ».
« Un agent policier qui passe 2,3 ans en dehors du camp perd la qualité de policer. Après le mois de juillet, je ne veux plus voir des policiers derrière des civils, ils vont assurer la sécurité globale des gens. Il n’y a aucune raison que des gens se fassent accompagner par des policiers. Nous ne voulons plus que des policiers soient réduits aux sentinelles qui ouvrent les portes des patrons ou qui gardent leurs vaches. Comment un policier qui a bénéficié d’une formation de l’Etat puisse travailler pour des civils. Que ces gens recrutent des sentinelles, d’ailleurs le chômage ne cesse d’augmenter », a-t-il insisté.
Il a lié le vol d’une somme de 200 millions de francs burundais ce mercredi au centre-ville de Bujumbura (capitale économique) par des hommes armés en tenue policière à « un comportement malsain de ces policiers qui ne font plus preuve de professionnalisme ». Les braqueurs étaient en tenue de l’API( Appui à la protection des institutions), une unité spéciale en charge de la sécurité des hautes autorités burundaises dont le chef de l’Etat.
« C’est eux qui prêtent les tenues aux braqueurs », a affirmé le tout puissant ministre en charge de la sécurité.
M. Ndirakobuca a aussi souhaité qu’il y ait de l’ordre quant aux tenues que portent les agents policiers. « Qu’il n’y ait plus de policiers qui portent des uniformes des unités en charge de la protection des institutions ou spécialisées alors qu’ils n’y sont pas affectés », a instruit Gervais Ndirakobuca.
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Photo d’illustration : des policiers de la brigade anti émeutes BAE dans une rue de Bujumbura lors d’une rafle de vendeurs ambulants
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