Tanzanie : 6 Tanzaniens condamnés à 15 ans de prison pour avoir participé dans un lynchage qui a conduit à la mort de deux réfugiés burundais

Tanzanie : 6 Tanzaniens condamnés à 15 ans de prison pour avoir participé dans un lynchage qui a conduit à la mort de deux réfugiés burundais

Les deux Burundais étaient installés au camp de Nduta. Ils ont été tués la semaine dernière, soupçonnés de faire partie d’un groupe de réfugiés qui violent les femmes tanzaniennes qui se rendent dans les champs et à la recherche du bois de chauffage non loin du camp de Nduta. L’affaire a été jugée ce vendredi. (SOS Médias Burundi)

Le verdict rendu par le tribunal de Kibondo dans la région de Kigoma (nord-ouest du pays) ce vendredi matin, est l’un des rares procès contre des citoyens tanzaniens dans des affaires de meurtre de réfugiés. Les condamnés font partie d’un groupe de 10 hommes qui ont été arrêtés par la police tanzanienne dans la fraîcheur des faits soit le 15 février dernier. Ils étaient détenus à Kibondo.

Ils ont entre autres été reconnus coupables de « meurtre, soulèvement et perturbation de la sécurité ».

Quatre détenus ont été acquittés par le tribunal. Ils ont pu convaincre les juges quant à leur non participation dans le lynchage qui a conduit à la mort des deux réfugiés burundais.

Une pancarte indiquant le bureau de l’immigration à Kibondo

Entre-temps, la police multiplie des séances de sensibilisation sur la bonne cohabitation entre les réfugiés et la communauté d’accueil. Elle dit aussi rechercher cinq autres citoyens tanzaniens qui auraient joué un rôle dans le lynchage qui a conduit à la mort des deux Burundais.

À Nduta, la communauté d’accueil et les réfugiés ne cessent de se provoquer. Au moins 83 réfugiés burundais sont en détention dans cette région de la Tanzanie. Ils sont poursuivis pour des actes de « meurtre, perturbation de la sécurité, sortie non autorisée du camp et vols » notamment.

D’après la police tanzanienne, entre 12 et 16 réfugiés sont tués chaque année dans la région.

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Photo : des Tanzaniens habitant non loin du camp de Nduta dans une séance de sensibilisation sur la bonne cohabitation entre les réfugiés et la communauté d’accueil

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