Bujumbura : toujours pas de solution au problème de pénurie de carburant

Bujumbura : toujours pas de solution au problème de pénurie de carburant

Depuis des jours, il est rapporté pour la nième fois un manque de carburant dans la ville commerciale Bujumbura comme dans d’autres villes et provinces du Burundi. La situation paralyse tous les secteurs. L’Olucome (Observatoire de Lutte Contre la Corruption et les Malversations Économiques) appelle le Président de la République à trouver une solution durable à la crise-carburant. (SOS Médias Burundi)

D’après nos reporters à Bujumbura comme à l’intérieur du pays, des longues files de véhicules passent des jours et des nuits devant les stations-services à attendre d’être servis, en vain.

« On peut même passer une semaine sur une station. Tantôt on a écho qu’une station va être approvisionnée et on attend des heures, la nuit tombe sans rien voir. On est partagé entre l’espoir et la détresse. Des jours passent, d’autres viennent, on est vraiment déboussolé », racontent désespérément des chauffeurs de véhicules effectuant un transport rémunéré.

Des chauffeurs de bus disent que la vie est devenue insupportable.

« […], nos familles vivent dans des conditions misérables car elles étaient habituées à nous voir rentrer le soir avec quelques achats et nous pouvions subvenir aux besoins quotidiens de nos ménages. Maintenant on a même honte de rentrer chez soi », témoigne un chauffeur d’un bus effectuant le transport dans la ville commerciale Bujumbura.

À l’intérieur du pays, le problème de carburant fait également parler de lui. Des chauffeurs de véhicules effectuant un transport rémunéré affirment pouvoir passer trois jours sur des stations-services sans obtenir une seule goutte de carburant. « […], même au marché noir, il n’y en a pas », se désolent des chauffeurs.

Là où par « miracle » une station est approvisionnée, elle est prise d’assaut par des responsables policiers, des administratifs ou des agents de l’État qui usent de leur statut pour être servis en premier.

« Non seulement ils ne font pas la queue, mais ils le font avec arrogance et font le plein de leurs véhicules, fûts et bidons. C’est regrettable », se plaignent des habitants de la ville commerciale Bujumbura.

Ce mardi, un habitant a témoigné à SOS Médias Burundi avoir forcé d’acheter cinq litres à 45 mille francs burundais. Un litre d’essence coûte officiellement 3250 francs.

« Même cette insignifiante quantité m’a été promise après avoir parlé à une haute autorité qui a donné des instructions au responsable de la station », a-t-il expliqué, attristé.

Depuis plusieurs mois, le gouvernement du Burundi n’arrive pas à résoudre le problème de manque répétitif de carburant.

Le président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques appelle le Président Neva à prendre les choses en main.

Gabriel Rufyiri est convaincu que le chef de l’Etat reste le seul acteur capable d’apporter la solution à ce problème qui s’éternise.

M.Rufyiri estime que le problème résulte d’une mauvaise planification et du monopole dans la commercialisation du carburant, auxquels s’ajoute le manque criant de devises.

Il y a quelques jours, le président Ndayishimiye a annoncé que « Je n’ai pas de robinet d’où coulent les dollars et le carburant ».

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Photo d’illustration : une station-service sans carburant dans la ville commerciale Bujumbura

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