Rumonge : un homme écope de cinq ans de prison pour escroquerie et outrage envers l’autorité publique
Samuel Sindayihebura a écopé d’une peine de cinq ans de prison ferme. C’était lors d’un procès en flagrance au tribunal de grande instance de Rumonge (sud-ouest du Burundi), vendredi dernier. Des observateurs locaux parlent d’un procès émaillé d’irrégularités. (SOS Médias Burundi)
Samuel Sindayihebura est natif de la zone de Gatete en commune de Rumonge. Il a été accusé d’avoir demandé de l’argent à un détenu du commissariat provincial. Selon le détenu, il lui a demandé deux cent mille francs burundais comme pot de vain destiné au gouverneur de province et au secrétaire provincial du parti CNDD-FDD (Parti au pouvoir). « Une corruption pour la libération du prisonnier », selon le ministère public.
Samuel Sindayihebura a rejetté toutes les accusations devant la barre.
« C’est ce détenu qui m’a appelé. Il m’a donné deux enveloppes et m’a envoyé pour donner l’une d’entre elles au gouverneur de Rumonge et l’autre au secrétaire du parti. Il m’a même montré des messages que les deux autorités ont échangé avec lui « , s’est-il défendu.
Et d’ajouter, « Je ne connais même pas le gouverneur de Rumonge. Le détenu m’a appelé car je suis son neuveu. Je n’ai rencontré aucune de ces deux personnalités et j’ai déposé cet argent auprès d’une microfinance locale ».
Un détenu pas comme les autres
Pierre Nkongoro, officier de police judiciaire est détenu au cachot du commissariat provincial de Rumonge depuis le 2 juillet dernier. Il est accusé d’avoir mis en détention un homme qui est mort plus tard dans le cachot de la zone de Gatete, en commune de Rumonge.
Lors de sa récente descente à Rumonge, le ministre ayant en charge la sécurité a demandé que le dossier de l’OPJ Nkongoro soit traité le plus rapidement possible.
C’est le même officier qui a porté plainté contre Samuel Sindayihebura. En plus de ça, il était en communication avec les autorités provinciales par téléphone, alors qu’il est privé de tous les droits en tant que détenu, a-t-on appris.
Influence de l’autorité provinciale dans l’affaire
« Lors du procès, le chargé de l’état civil en province de Rumonge était présent. Des journalistes locaux étaient tous mobilisés. Ils ont tous été contactés par le gouverneur de Rumonge, Léonard Niyonsaba », indique une source administrative.
Selon des sources policières, le gouverneur de Rumonge veut à tout pris faire acquitter l’OPJ.
« Comme l’argent a été amené par un civil, l’on veut effacer toute trace sinon la corruption est là », révèlent-t-elles.
Le gouverneur de Rumonge est accusé de corruption et d’ingérence dans les affaires judiciaires.
En plus d’un emprisonnement de cinq ans, Samuel Sindayihebura doit verser une amende de deux cent mille francs burundais.
Le gouverneur Léonard Niyonsaba n’était pas disponible pour répondre à nos questions.
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Photo : la province de Rumonge
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