Burundi : des boissons non contrôlées fortement alcoolisées menacent la santé de la population

Burundi : des boissons non contrôlées fortement alcoolisées menacent la santé de la population

Dans les provinces du nord-est-Burundi notamment Kayanza, Ngozi, Kirundo et Muyinga, les boissons à fortes doses d’alcool sont source d’une beuverie permanente chez des habitants qui en abusent. Ces boissons qui sont achetées à des prix très bas, selon les habitants, sont fabriquées dans la province de Kayanza. (SOS Médias Burundi)

Une bouteille de 10cl de « Karibu » coûte 500 francs burundais tandis que celle de « Hozagara » de 30cl coûte entre 1200 et 1500.

« Ce sont des prix tellement abordables pour nous. Je préfère cette bière parce qu’elle coûte moins cher », raconte un habitant rencontré au chef-lieu de la province Kayanza.

Selon certaines informations , Karibu et Hozagara, toutes fabriquées en province Kayanza, ont un taux d’alcool supérieur à 30%.

Pour la boisson Karibu ayant une couleur incolore , certains préfèrent la prendre en mixant avec de la limonade pour essayer de diluer la teneur d’alcool, mais il y en a d’autres qui en prennent sec.

« Je préfère cette bière car une seule bouteille m’enivre », a témoigné un habitant de la colline Kagege dans la zone Kirundo rurale.

Un homme se dirige vers un bar de boissons non contrôlées fortement alcoolisées dans le nord du Burundi, août 2023

C’est aussi le cas de consommateurs de la colline Gatovu , zone Munagano de la commune et province Muyinga.

Conséquences sanitaires

Des sources médicales indiquent que les habitants qui prennent ces boissons sont menacés par des maladies liées à la malnutrition.

« Quand ils sont ivres, souvent, ils ne mangent pas. Ils perdent l’appétit et n’ont pas de force. Donc certains présentent des signes de malnutrition, surtout le gonflement des joues, des pieds et du ventre », a décrit une source medicale.

Couples affectés

Certaines femmes interviewées dans les centres urbains de Kayanza et Kirundo ont dit que ces boissons brisent des couples.

« Mon mari rentre toujours ivre et ne parvient pas à prendre le repas du soir. S’il ne mange pas le matin ou pendant la journée, il dort le ventre creux et ne peut même pas remplir son devoir conjugal », a témoigné une femme, la quarantaine.

La population surtout les femmes demandent à l’administration d’interdire la fabrication de ces boissons qui sont en train de « détruire nos ménages ». Mais qui pour intervenir, puisque des témoins rapportent que même certains des administratifs en raffolent.

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Photo : des personnes devant un point de vente de boissons non contrôlées fortement alcoolisées à Kirundo, août 2023

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