Makamba : grosses pertes chez les commerçants grossistes du sucre qui abandonnent ce commerce

Makamba : grosses pertes chez les commerçants grossistes du sucre qui abandonnent ce commerce

Les commerçants grossistes du sucre ont annoncé qu’ils rompaient cette activité lors d’une réunion avec la gouverneure de Makamba (sud du Burundi) mercredi dernier. Ils indiquent perdre jusqu’à 800 francs burundais par sac vendu aux détaillants au chef-lieu de province. Pour des grossistes dans les communes hors du chef-lieu de la province, les pertes sont encore plus lourdes. Ils demandent à la Sosumo (Société sucrière du Moso) de leur revoir à la hausse le prix par sac ou alors d’ouvrir son propre dépôt à Makamba. (SOS Médias Burundi)

D’après les grossistes du sucre à Makamba, le prix du sucre par sac est de 162.000 francs. Mais, le coût de transport et la main d’œuvre portent les dépenses loin au-dessus du prix d’achat, ce qui entraîne une perte nette.

« A la Sosumo, un sac est acheté à 159.500 francs burundais. Si on ajoute les frais de transport compris entre 2500 et 3000 francs par sac ainsi que plus de 300 francs pour le chargement et le déchargement, un sac revient à 162.800 francs burundais minimum », ont expliqué des commerçants.

Ils disent que dans un tel contexte, la Sosumo devrait soit revoir à la hausse le prix d’achat par sac, soit ouvrir son propre dépôt à Makamba.

Les grossistes des communes éloignées du chef-lieu de la province quant à eux, disent que la perte est loin supérieure à celle subie par ceux du chef-lieu.

Alors que la gouverneure de province tenait une réunion avec les commerçants du sucre, ces derniers ont par ailleurs indiqué qu’ils n’ont jusque-là pas été approvisionnés des quantités des mois de juillet et août.

‘’Mais on nous avait ordonnés de ne pas faire des critiques sur les irrégularités dans le commerce du sucre. Pourtant, nous avions beaucoup de doléances à faire », regrettent des commerçants.

La décision des grossistes de ne pas récupérer le sucre à la Sosumo a créé une carence de ce produit dans toutes les communes de la province. Des détaillants ont alors spéculé sur son prix qui est monté jusqu’à six mille francs burundais en seulement quelques jours. Le prix officiel du sucre est de 3.300 francs le kilo.

Même si les autorités de la petite nation de l’Afrique de l’est ont récemment revu à la hausse le prix du sucre, le produit reste rare, voire inaccessible sur le marché burundais. Des Burundais qui se rendent dans les pays voisins surtout le Rwanda, achètent quelques petites quantités qu’ils ramènent chez eux.

Depuis mars 2021, le Burundi connaît une carence de sucre répétitive. Les responsables de la seule société étatique qui en fabrique expliquent toujours que « la Sosumo produit des quantités suffisantes ». Fin juillet cette année, les autorités burundaises ont revu à la hausse son prix passant de 2.500 à 3.300 francs avançant qu’elles veulent « intéresser les investisseurs privés qui importent le sucre afin de satisfaire tous les clients burundais ». Cela n’a pas empêché les spéculations. Plusieurs observateurs locaux restent convaincus qu’une grande quantité du sucre est vendue en RDC voisine et accusent des hautes autorités civiles et responsables sécuritaires d’être impliqués dans ce commerce ou de le favoriser. Le président Neva a récemment rencontré des grossistes du sucre et menacé de sanctions sévères contre toute personne qui exporte illégalement le sucre ou spécule sur son prix.

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Photo : des conducteurs de taxi vélo transportent du sucre dans une rue de Gatumba non loin de la frontière avec la RDC

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