Gitega : l’affaire Bunyoni aggravée par le nouveau chef d’accusation de tentative d’assassinat contre le chef de l’État

Gitega : l’affaire Bunyoni aggravée par le nouveau chef d’accusation de tentative d’assassinat contre le chef de l’État

L’ancien Premier ministre, le général Alain Guillaume Bunyoni a comparu devant la Cour suprême, en appel, pour statuer sur son maintien en détention préventive. Lors de cette audience, le ministère public a rejeté toute demande de la défense suggérant une libération provisoire. Une détention préventive a donc été requise car Alain Guillaume Bunyoni est accusé notamment de tentative d’assassinat du chef de l’État. Allégation évoquée pour la première fois par le représentant du ministère public pour expliquer les raisons de son maintien en détention. (SOS Médias Burundi)

Devant la Cour suprême, le général Bunyoni appuyé par son avocat a présenté les arguments qui l’ont poussé à interjeter appel.

L’ancien Premier ministre a déploré que la Cour suprême, au premier degré, a sousestimé et banalisé le contenu de son certificat médical.

« Les médicaments prescrits se sont avérés inefficaces et le diabète très avancé de type 2 continue à s’aggraver. Sa situation carcérale est incompatible avec son état de santé », a précisé la défense.

Elle s’inquiète également des mauvaises conditions carcérales.
« Il est isolé loin des autres détenus dans une cellule avec trois portes et chaque porte avec deux cadenas », a insisté la défense.

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L’autre argument de la défense, le premier siège ne s’est pas prononcé concernant la caution de trois cents millions de francs burundais proposés par Alain Guillaume Bunyoni.

« Son patrimoine immobilier saisi constitue une garantie pour bénéficier d’une liberté provisoire. À cela s’ajoute le fait que le ministère public n’a pas fait appel concernant cette caution, ce qui constitue une opportunité pour sortir de la prison ».

La défense a également évoqué la violation du principe de présomption d’innocence.

« La décision prise par la Cour suprême au premier degré contient des préjugés telle que la préservation de l’ordre public ».

Pour ces raisons, le général Bunyoni a demandé qu’il puisse continuer à comparaître étant libre.

Ce que le ministère public a rejeté, alléguant que le général Bunyoni peut changer de médecin traitant pouvant lui prescrire des médicaments pour équilibrer sa glycémie.

Tentative d’assassinat du chef de l’État

L’ancien Premier ministre ne peut pas bénéficier de liberté provisoire d’autant qu’il est accusé de graves infractions, entre autres de tentative d’assassinat contre le chef de l’État, ou encore atteinte à la sécurité intérieure de l’État. Ces crimes sont passibles de plus de 20 ans de réclusion criminelle, selon le ministère public.

Il a demandé aux juges constituant le siège de maintenir le général Bunyoni en détention préventive.

L’affaire a été mise en délibéré.

Affaire Samuel Destiné Bapfumukeko

Pour la défense de Samuel Destiné Bapfumukeko, la décision prise par la Cour suprême au premier degré n’a pas été motivée.

« Une juridiction qui ne s’est pas prononcée sur son état de santé ou son client a besoin d’un neuro- chirurgien pour subir une opération des impacts au niveau des lombaires. L’ancien agent du Service national des renseignements a aussi besoin d’un cardiologue pour une pathologie d’une hypertension cardiovasculaire ».

La Cour suprême au premier degré ne s’est pas prononcée concernant la proposition de paiement d’une caution de 1.500.000 francs pour une garantie de Samuel Destiné Bapfumukeko.

Le ministère public a rejeté toutes ces allégations et a indiqué que M. Bapfumukeko a le droit de consulter les médecins spécialistes en plus des dispositifs sanitaires des prisons.

Le même ministère public a expliqué que Samuel Destiné Bapfumukeko ne peut en aucun cas bénéficier d’une liberté provisoire pour de graves accusations notamment d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État et de violation de secrets professionnels dont la peine dépasse une peine de 20 ans de prison et a demandé qu’il soit maintenu en prison.

Cette affaire a également été mise en délibéré.

Cinq autres prévenus dont l’ancien commandant de la Brigade anti-émeute le colonel de police Désiré Uwamahoro, n’ont pas fait appel de la décision de la cour suprême au premier degré.

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Photo d’archives : Alain Guillaume Bunyoni, ancien Premier Ministre burundais détenu dans la prison de Gitega

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